Le Tax shelter, cela fait des années qu'on nous en parle comme de la baguette magique qui va transformer le cinéma belge, exception culturelle, en industrie d'exportation. En permettant aux investisseurs privés de déduire de leur base imposable les sommes investies dans un projet audiovisuel, on fait d'un placement dans le cinéma une opération fiscalement attrayante pour les entreprises. Après de longues discussions, une loi sur le principe voyait enfin le jour le 2 août 2002. Il restait à définir les modalités précises d'application. A nouveau, les négociations et les tergiversations ont repris jusqu'à l'Arrêté royal du 3 mai 2003. Ouf, juste avant les élections ! Cette fois cela y était, le Tax shelter avait enfin vu le jour.
On croyait voir s'accumuler les conventions cadres, ce fut beaucoup plus mitigé. Si la finalisation du système était attendue comme l'Arlésienne dans les milieux concernés, une demi-douzaine seulement de conventions avait été signées à la fin 2003, pour lesquelles 1.200.000 euros ont été engagés, alors qu'à terme, on espère générer annuellement 250 millions d'euros ! Raisons avancées à ce démarrage cahotant, la complexité du système, le manque de vulgarisation, les conditions trop restrictives. Fin 2003, la loi programme adaptait déjà le projet. Pour le mettre en conformité avec les critères de la commission européenne a-t-on dit. Début janvier, une nouvelle proposition de loi était déposée par des députés de tous les partis de la majorité, suivant en cela l'avis des producteurs de films. Pour élargir le champ des investisseurs possibles et assouplir les conditions d'application en réduisant le risque commercial encouru par les investisseurs. De quoi définitivement mettre le tax shelter sur les rails ? Si nous faisions le point de cette matière complexe ?