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Lieve de Vincent Groos

Publié le 31/08/2020 par Grégory Cavinato / Catégorie: Critique

La bonne poire

 

Lieve est aide-soignante à domicile. Chaque jour, elle fait sa tournée chez ses patients, des personnes âgées. Chez Jeanine et François Magermans, elle trouve une fois de plus François à terre, le dos coincé. Son épouse n’a plus la force de le relever. François, qui a tendance à refuser de prendre ses médicaments pour le cœur et qui devrait rester assis, s’éreinte à réparer une vieille horloge, mais il lui manque une pièce pour terminer le travail. Malgré les 22 patients à qui elle doit rendre visite aujourd’hui, Lieve se laisse convaincre par Jeanine (à qui elle ne peut rien refuser) de passer chez le quincaillier pour trouver la pièce adéquate.

Sur le chemin du village, Lieve, sur son petit vélomoteur qui ne roule pas très vite, est abordée par Zoë, une collègue qui semble plus préoccupée par son smartphone et son temps libre que par sa vocation. Zoë se permet de donner des conseils à sa collègue tout en la complimentant avec une condescendance répugnante, mais réussit néanmoins à refiler à Lieve ses patients pour la journée, en plus de la masse de travail déjà très chargée que cette dernière doit accomplir. Une fois de plus, la jeune femme ne sait pas refuser de rendre un service, même si elle se rend compte que sa collègue, tout comme ses patients, abusent trop souvent de sa gentillesse et de sa bonne volonté.

C’est une de ces journées où Lieve n’a pas une minute pour souffler : la plupart de ses patients se révèlent particulièrement difficiles et Jeanine Magermans ne cesse de l’importuner au téléphone à propos du quincaillier. Aucun n’obéit aux recommandations de Lieve, et tous finissent immanquablement par l’appeler en urgence lorsqu’ils se mettent dans l’embarras… Lieve fait son travail avec amour, dévotion, abnégation et avec un grand sérieux. Nul doute que la jeune femme n’a absolument rien à se reprocher. Pourtant, lorsqu’un de ses patients décède, elle ne peut s’empêcher de culpabiliser, de se triturer les méninges pour comprendre si oui ou non elle a fait une erreur.

La vieillesse est un naufrage et Lieve fait de son mieux pour maintenir ses patients à flot. Ce joli court-métrage fait le portrait, inspiré d’une histoire vraie (ou de mille histoires vraies), d’une femme admirable qui, malgré sa timidité, a décidé de sacrifier sa vie personnelle pour aider les autres. Une femme dont on exige souvent l’impossible et à qui on ne dit que trop rarement merci.

Un mauvais point technique cependant : le lettrage blanc du générique de début sur fond de ciel signifie que les noms des acteurs sont tout simplement illisibles. Rebelote durant le générique de fin, dont la police minuscule transforme l’identification de toutes ces bonnes gens en un véritable chemin de croix !

 

En compétition au BSFF :https://bsff.be/programme/edition-2020/competition-nationale/

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