Dominique Costermans
Toutes mes condoléances à la famille (élargie) de Jean-Michel, à qui longtemps je dus mon pseudonyme: ouvrant au hasard un dictionnaire du cinéma, il pointa "Le Guépard" de Visconti... Aussitôt je devins Salina. Je me rappelle très bien, et les ai répétés souvent, les quelques conseils d'écriture que j'ai pêchés chez lui, parfois à travers sa barbe, dans un regard où s'exprimait l'enthousiasme, jubilatoire - une réelle jouissance cinématographique. Il reste à jamais, pour moi, ce visage-là.
Nicolas Longeval
Il est des jours où les nouvelles ne sont pas bonnes... Je ne l'ai jamais rencontré, croisé tout au plus... Mais lire ses critiques m'a donné envie de devenir la journaliste cinéma que je suis aujourd'hui... Sa plume précise et pertinente nous manquera... Il nous manquera! Au revoir Monsieur Jean-Michel!
Maité Warland
Toutes mes sincères condoléances à tous les proches de Jean-Michel.
André Mortier
De manière indirecte, je dois à Derroll Adams, auquel j'avais consacré un documentaire sorti en 2005, le privilège d'avoir rencontré Jean-Michel. Il se trouve que Jean-Michel l'avait également connu et côtoyé, jadis, dans l'Ilot Sacré. Amoureux de sa musique autant que des idées des poètes de la Beat Generation que cet artiste particulièrement charismatique, original et généreux véhiculait, Jean-Michel y avait été très sensible et m'avait invité à l'évoquer dans un des nombreux "entretiens" de Cinergie. Quelques années plus tard, Jean-
Michel me fit l'honneur d'une rencontre filmée lors de la sortie d'un autre portrait que je réalisai, celui d'Allan Taylor, talentueux singer-songwriter et poète anglais. Cet artiste rare et sensible appartient aussi à la longue cohorte des injustement trop méconnus mais, une fois de plus, Jean-Michel, lui, ne le rata pas. Du Mokafé en passant par quelques hauts-lieux du centre-ville (Tropismes, l'ancien Welkom Café dans la Petite-Rue des Bouchers, La Fleur en Papier Doré), ce fut une balade délicieuse sur les pavés du vieux Bruxelles. Je garde en mémoire son immense érudition, sa passion des livres et des voyages, son infinie gentillesse et ses yeux pétillants de malice et d'émerveillement à la perspective du bonheur de pouvoir ainsi faire découvrir et partager avec le plus grand nombre un nouveau personnage d'exception, des musiques et des mots qui vont droit au coeur. Merci Jean-Michel.
Patrick Ferryn
Cher Jean-Michel,
J'espère que là où tu es, On t'a passé un Leica et que tu pourras continuer à dompter la lumière, à maîtriser vitesse et diaphragme pour sublimer le N&B, comme tu le faisais si bien !
Je n'oublierai jamais toutes ces heures que nous avons passées sur la terrasse du Palais des Festivals à Cannes à parler photo, cinéma, politique ou tout simplement de la vie ... en attendant avec impatience le photocall d'un Imamura, d'un Cissé ou d'un De Oliveira (que délaissaient les autres photographes (paparazzi ?) pour d'obscures starlettes.
Car au travers de ton objectif ou de ta plume, tu étais surtout un amoureux du Cinéma et, pour moi, un modèle d'exigence et de gentillesse. L'autre photographe à la barbe blanche.
Marc BO
j'ai appris à connaître, oh un peu seulement, Jean-Michel alors qu'il fréquentait la bibliothèque de l'Insas, située en face de l'école, rue Thérésienne. C'est Francine Remy, la bibliothécaire qui me l'a présenté: Jean-Claude voici un photographe qui vient nourrir sa soif cinématographique ici. J'espère que tu seras toujours accueillant pour ce jeune homme cultivé, discret et qui est aussi un vrai amoureux de CINEMAS. Après cela je me devais de l'accueillir sur les tournages alors que je n'étais qu'un collaborateur à l'image, et de le faire "accepter", au début, bien entendu, par des réal ou des producteurs un peu inquiet pour je ne sais quel motif. Le fil des années nous a éloigné, puis rapproché… Il manquera… c'est pourquoi, à notre tour maintenant de bien exposer dans notre vaste bibliothèque de la cinématographie, à tout jamais son image…Il est (et oui, le temps présent) aussi de notre famille. Je sais aussi que ces mots ne peuvent atténuer le chagrin des siens, mais un jour ce chagrin se cicatrisera. et cette cicatrice sera toujours présente pour témoigner fièrement de Jean-Miche…
Jean-Claude Neckelbrouck
Je ne pourrai être des vôtres, mardi après-midi, partant la veille pour un voyage au long cours comme les appréciait Jean-Michel. Je n'oublierai jamais le "De l'éthique, enfin!" qu'il lança à la fin de la projection de presse de "Deux jours, une nuit", des frères Dardenne. Comment mieux dire? Déjà, il nous manque...
Je tenais à vous assurer, vous, ses proches, ainsi que sa famille, de toute ma sympathie.
Jean-François Pluijgers
Quel choc.. je n'imaginais pas..
Jean Michel était un bel homme passionné et passionnant. J'avais découvert Cinergie lors d'un entretien avec lui puis j'ai eu le plaisir de rencontrer le reste de l'équipe et toi plus souvent. Vous avez fait, et faites énormément pour le cinéma Belge, et ca ne peut être que la force de passionnés qui permet votre sensibilisation et vos productions.
Depuis la France, nous vous transmettons toutes nos condoléances pour cette perte énorme.. à vous et à ses proches.
Christophe Istace et Véronique Dahout
Toutes mes sincères condoléances à la famille et aux proches de Jean-Michel que j'ai bien connu et apprécié.
Manu Gomez
Je suis triste.
On t'attendait à Cinergie le 24 juillet. Tu te serais signalé au parlophone: "JM" ou "Jules" ou.. et tu nous aurais raconté ton voyage, avec tes cheveux coupés par un coiffeur asiatique comme tu le faisais là-bas, tous les ans. Mais voilà, tu ne sonneras pas le 24 juillet, tu ne sonneras plus jamais. Nous entendrons encore cette sonnette, sans plus jamais entendre ta voix.
Cinergie, sa rédaction et son histoire, est en deuil. Toutes les professions du cinéma belge sont en deuil. Nous avons tous perdu le collègue qui connaissait le mieux le monde du cinéma et qui aimait communiquer ses coups de coeur, un combattant, un rigoureux exigeant de grandes réflexions, un bagarreur pour défendre ses idées, quelqu'un qui a consacré sa vie à ses passions, jusqu'au bout.
A lire toutes les "tristesses" écrites par tes amis, tes proches, tes anciens stagiaires, par d'autres qui ont croisé ta route, j'imagine que tu serais content de voir combien tu as été important pour chacun et surtout, que tu as laissé chez tous une poussière d'étoile de ta passion. Il faut que nous relayons ton message, parce que le cinéma "fast food" est lui en bonne santé!.
Déjà tu nous manques Jean Michel, nous sommes devenus orphelins mais, est-ce que nous te manquons ?
Myriam Lanotte
C'est avec tristesse que j'ai appris le décès de Jean-Michel. J'ai eu la chance de le rencontrer il y a plusieurs années lors d'une interview dans les bureaux de Cinérgie. Je l'ai revu il y a peu de temps pour une rencontre promotionnelle de 2 jours 1 nuit des frères Dardenne. Je me souviens avec affection d'un homme passionné de cinéma. Pour les cinéphiles comme moi, il était une référence.
Il manquera toujours quelque chose à la promotion du cinéma belge. Je suis sûr que si Dieu existe il doit déjà se taper une bonne toile avec lui. Toutes mes pensées vont à ses proches.
Fabrizio Rongione
Jean-Michel,
Depuis le début de ma carrière, ta silhouette était devenue incontournable sur un plateau de cinéma!
Que Cinérgie soit de papier ou virtuel, tes écrits et tes clichés resteront à jamais témoins privilégiés d'une grande période du cinéma belge.
Merci de t'être intéressé aux grands comme aux jeunes cinéastes que compose notre Cinéma. Que ta présence va nous manquer! Condoléances et force à tes proches.
Quand je me remémore ces presque 6 ans passés à la rédaction de Cinergie, je pense à cette réflexion de Prunelle, le collègue de Gaston Lagaffe… « Suspense... Après ces courtes vacances, que vais-je trouver? Le bureau peint en mauve à pois verts, les pompiers, les démineurs ou plus simplement un veau dans l'ascenseur?... » Les comités de rédaction à Cinergie se rapprochaient parfois du joyeux chaos si bien décrit par Franquin, avec notre Jean-Michel tour à tour dans le rôle de Gaston, puis de Prunelle.
Arriver le matin dans les bureaux de Cinergie, c’était toujours se demander dans quel état j’allais retrouver celui que tout le monde appelait JMV. Parfois c’était le JMV maussade, qui préférait qu’on le laisse dans son coin. Parfois c’était le JMV coléreux qui en voulait au monde entier et n’hésitait pas à nous le faire comprendre. Mais la plupart du temps, il y avait son exact opposé : le JMV intarissable, bondissant, surcaféiné et passionné, celui qui vous interrompait 50 fois pendant la rédaction d’un texte compliqué pour vous parler, mille détails à l’appui, d’un plan magnifique dans un film de Jia Zhangke. C’était le Jean-Michel qu’on ne pouvait faire taire, celui dont les yeux brillaient et dont l’enthousiasme enfantin et authentique étaient communicatifs. C’était celui qui éclatait de rire lorsqu’on lui donnait la primeur d’un nouveau papier destiné au prochain webzine. Dans ces cas-là, Jean-Michel était toujours le premier à me féliciter et à m’encourager… Quand il s’enthousiasmait, sa fragilité physique s’effaçait toujours pour laisser la place à un homme de convictions. Des convictions certes très personnelles, parfois contestées par ses collègues, dans la bonne ou la mauvaise humeur… Dans ces moments-là – et malgré les efforts combinés de l’équipe pour le faire changer d’avis (particulièrement ceux d’une Anne Feuillère apparemment physiquement incapable de « lâcher le morceau ») - Jean-Michel était indestructible, têtu, irraisonnable... mais toujours fidèle à ses convictions artistiques et humanistes ! Certes, nous nous sommes souvent empoignés lors de ces longues discussions enflammées sur le cinéma (belge ou pas), que ce soit au 19F ou lors de nos délibérations au Festival Anima. Certes, sa mauvaise foi légendaire m’aura valu quelques soupirs désespérés. Moi-même je ne l’ai pas toujours épargné… Ainsi, je me souviendrai longtemps de sa réaction indignée à la lecture de mes critiques des films de fin d’étude de l’INSAS, un papier qui nous valut quelques mails déplaisants et à cause duquel il avait failli s’étrangler de rage. Je me rappelle qu’il suffisait d’une remarque ironique sur le sens de l’humour des Frères Dardenne pour le faire démarrer au quart de tour… « Grégory, mon cher… », commençait-il sa phrase avant de me sermonner vertement comme le sale garnement que j’étais…
Mais je me souviendrai surtout de ces deux sujets qui, lors de mon long séjour au sein de l’équipe, nous ont toujours rapprochés. 1) Notre amour partagé pour le cinéma asiatique de la Nouvelle Vague du début des années 80 (Johnnie To, Tsui Hark, John Woo), sur lequel il était intarissable et 2) notre appréciation commune des tenues élégantes de notre collègue Sarah Pialeprat, un vaste sujet sur lequel nous aurions pu écrire un bel ouvrage. Je me rappellerai de Jean-Michel comme d’un sacré farfelu, un personnage comme on dit! Qu'il défende ardemment certains films indéfendables, des opinions culottées ou des positions courageuses… on ne pouvait qu’admirer sa vision d’un monde corrompu avec lequel il semblait toujours en position salvatrice de décalage. J’aime à penser que sa mort elle-même était un geste politique et symbolique de sa part, une façon un peu trop extrême de s’insurger face à la sortie dans nos salles du nouveau Michael Bay… Plutôt que de vivre dans un monde où Transformers 4 est un énorme succès, Jean-Michel, courageux et entêté, a préféré partir. Alors, mourir pour des idées, d’accord… mais imaginer le 19F sans JMV ? Voilà bien une idée aussi triste que saugrenue.
Grégory Cavinato
Inconscient comme nous le sommes tous, je n’imaginais pas la disparition de Jean-Michel, cette triste nouvelle m’a sidéré. En quinze ans d’existence du Festival du Cinema d’Attac, Je me souviens, ma rencontre que le hasard nous avait organisé, avec toi Dimitra et Jean-Michel dans les locaux de Cinergie. Cette rencontre est restée gravée dans ma mémoire. En effet en quelques minutes s’était établie une relation pour ma part en tout cas d’amitié et de respect. Ce sentiment ne s’est jamais démenti, grand respect pour son travail, grand respect pour ses valeurs et son honnêteté. Le Festival du Cinéma d’Attac présente ses condoléances à ses proches.
Jean-Claude Cols
Cher Jean Michel,
Lorsque en 1982 nous avons créé "Cinéma en marge, Cinéma en marche'", l'ancêtre de Cinergie, tu t'y es investi corps et âme, en y apportant tes précieuses et nombreuses connaissances, bien décidé à ne laisser passer aucune occasion de réaliser un cliché ou d'écrire un article permettant de suivre l'évolution du cinéma belge. Tu laisses en héritage des milliers de photos et articles signés "JMV" qui témoignent de ton engagement, de ta passion et qui resteront à jamais gravés dans nos mémoires. Mais que de regrets que tu sois parti si vite, car tu avais encore bien d'autres trésors à nos dévoiler. A Michèle et Thomas avec affection et tristesse.
Liliane RAVYTS
Quand j'ai appris sa disparition, je n'y ai pas cru. Comment est ce possible de mourir en été, en pleines vacances ! Puis j'ai réalisé que non, jmv nous quittait pour de bon ! Alors dans ma tête des images arrêtées ont défilé... des souvenirs de moments... des regards silencieux... Jmv tu m'impressionnais, je ne te l'ai jamais dit. J'aurais dû...
Jean-Louis Sbille
J'étais au Festival de la Rochelle lorsque j'ai appris la triste nouvelle. Je viens de rentrer à Battice et repense à Jean-Michel et à son long combat pour le cinéma que nous aimons. C'est une grande perte. Il réveille en moi celles de Micheline, d'Hadelin, de Christiane, de Henri ... de tous ces frères et soeurs qui ont également lutté jusqu'au bout pour un monde meilleur.
Jean-Michel c’était le compagnon de Michèle, le papa de Thomas et un grand photographe passionné de cinéma. Toutes mes pensées affectueuses vont à Michèle et Thomas ainsi qu’à ses collègues privés subitement de sa présence.
Les quelques fois où je l’ai vu en famille, il était souvent dans sa bulle nous laissant Michèle et moi dans nos discussions commencées il y a plus de 50 ans. Je garde précieusement deux photos qu’il réalisa de mon papa à la mer du Nord. Sur l’une, mon papa regarde heureux le fort qu’il a construit sur la plage sur lequel il a indiqué l’année, 1989, avec des petites mousses, sur l’autre, il sourit bienveillant, nos enfants Thomas et Elise sur les genoux.
Je ne connaissais pas vraiment Jean-Michel. Pour la première fois et malheureusement la dernière, j’ai réellement rencontré Jean-Michel début avril. Il fit escale chez moi, à la demande de Michèle pour lui éviter hôtel et auberge de jeunesse. Je craignais qu’il ne soit affaibli par des problèmes de santé et c’est avec joie que j’ai accueilli un Jean-Michel en pleine forme. Il arrivait du festival de Bobigny consacré à Chantal Akerman. Je venais de voir « Lulu femme nue » de Sölveig Anspach, je m’étonnais du peu d’écho donné à ce film et Jean Michel me parla de l’auteur qu’il appréciait. On a échangé sur Béla Tarr dont j’avais vu tous les films au Centre Pompidou. J’ai dit aussi la chance de pouvoir rencontrer des réalisateurs au Meliès, mon cinéma de quartier à Montreuil. J’ai évoqué celui qui m’avait le plus séduit par sa jeunesse, Manuel de Olivera âgé alors de 103 ans qui commentait son dernier film et présentait avec fougue le suivant. Jean-Michel m’apprit qu’on lui refusait les crédits car il avait atteint 105 ans. Nous avons trouvé cela inadmissible; depuis il a ses crédits et tourne. Il m’a dit aimer Jean Rouch avec qui j’étais dans le même labo pendant 25 ans travaillant sur les cultes de possession. Je lui ai promis de lui montrer mon « regards sur la transe » qui donne la parole au possédé qui se regarde sur un vieux film. Nous avons parlé cinéma avec enthousiasme. Au matin Jean-Michel est parti avec un café noir et des bananes à la main et j’ai du mal à admettre que nous ne le reverrons plus jamais.
Je garderai le souvenir de son regard pétillant sous les cheveux en bataille, de son sourire sous la barbe en broussaille. Que la terre lui soit légère. Je ne serai pas à ses funérailles car j’enterre au même moment le dernier frère de mon papa.
Toute ma tendresse à Michèle et Thomas, sincères condoléances à tous les proches de Jean-Michel.
Danielle Jonckers
Je garderai comme souvenir de Jean-Michel celui d'un homme droit dans ses bottes, qui a une vision très saine de la critique cinématographique. Un homme simple, avec qui j'ai apprécié partager des salades sous les toits de la rédaction, lors de mon court séjour au sein de Cinergie. Je lui suis reconnaissante de m'avoir encouragée à écrire et de la confiance qu'il m'a accordée.
Toutes mes pensées vont à sa famille et à la chaleureuse équipe de Cinergie.