Les yeux revolver de Manu Bonmariage
Au tournant des années 1980, dans la foulée des Storck, Ivens, Meyer, apparaît une nouvelle génération de documentaristes. Au premier rang, Thierry Michel et Manu Bonmariage. Tous deux font leurs premières armes dans le giron de la RTBF puis, sans jamais s’en distancier, vont progressivement s’adonner à des productions plus personnelles. Ils y gagneront la reconnaissance de leur talent de cinéastes. Ce seront les premiers documentaristes à voir, dans les salles de cinéma, leurs films récolter les faveurs d’un public réputé très difficile. Tandis que Thierry Michel court aux quatre coins du monde, Manu Bonmariage s’ancre dans le terroir pour suivre de près les heurs et malheurs de ses contemporains. Des gens auxquels il accroche sa caméra, s’attachant à capter ce qu’ils sont au plus profond d’eux-mêmes. La pochette du double DVD que lui consacre Cinéart le désigne fièrement comme LE père spirituel de Strip Tease. Slogan promotionnel, mais par ce cinéma à hauteur d’hommes, à fleur de corps, Manu Bonmariage exerce son influence au sein de l'équipe qui développe le concept.