Depuis 2019, le réputé festival du documentaire Cinéma du réel, dont la 47e édition s'est tenue du 22 au 29 mars à Paris, donne la parole aux jeunes cinéastes dans la section “Première fenêtre”. L’occasion cette année de chanter à pleins poumons avec Mercedes comme papillon de Marthe Perret.
Mercedes comme papillon de Marthe Perret
Publié le 06/05/2025 par Quentin Moyon / Catégorie: Critique
Impossible de sortir de la vision de Mercedes comme papillon sans une envie de frapper des mains en rythme, de rouler les r à l’espagnol, de se mouvoir lascivement sur les complaintes de ces femmes gitanes, talentueuses performeuses et courageuses vivantes.
Car si le film de Marthe Perret nous abreuve de musiques aux accents des gitans du sud de l’Europe (flamenco, rumba catalane ou autre sévillans), la rencontre lors du printemps 2024 avec Luisa et ses cousines quelque part à Mosson en banlieue de Montpellier, a aussi pour objectif de nous conter ce qui fait la vie des femmes gitanes aujourd’hui.
Dans la chambre d’un petit appartement, décor principal du film, elles se rassemblent pour évoquer autour de Marthe, leurs rêves de gloire dans le football ou la danse. Mais aussi les désillusions qui ont souvent suivi leur expérience du masculin (les hommes sont d’ailleurs quasiment exclus du film). Pour enfin donner vie à un réel besoin, à un ardent désir d'émancipation. Le film se fait aussi un brin anthropologique, évoquant la centralité de la famille dans les communautés gitanes tout autant que l’importance du respect des traditions.
Plus loin que la réflexion, Mercedes comme papillon se fait avant tout célébration. Celle du mariage à venir. Celle de la possibilité pour ces femmes libres et indépendantes de vivre de leurs passions. Celle de leur amour de la danse et du chant qui inonde le court-métrage d’une chaleur particulière. Pleine d’espoir.
