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Night Trip de Nicolas Boucart

Publié le 01/09/2020 par Marine Bernard / Catégorie: Critique

Après avoir travaillé comme cadreur, machiniste et monteur sur plus de cinquante courts et longs métrages, Nicolas Boucart s’adonne depuis quelques années, à l’écriture et à la réalisation.

Ses premiers courts métrages, Fernand en 2001, L’Eclusier en 2009 ou encore Icare en 2017, lui valent d’être nommé dans différents festivals pour l’originalité des histoires qu’il y dépeint.

Night Trip de Nicolas Boucart

Dans Night Trip, il nous met face au dernier voyage d’un homme en pleine overdose qui observe, impuissant, un enfant prendre la fuite pour échapper au cauchemar auquel il assiste. Au contraire de ses autres courts métrages, Night Trip est né dans des conditions de création particulières. Destiné à servir d’outil de présentation entre réalisateurs lors des Nuits en or de l’Académie des Césars en 2019, ce film devait être créé dans un court laps de temps. Il fut donc écrit, tourné et monté en 6 jours. Ensuite, il devait durer moins de 5 min, le challenge étant de pouvoir en dire long sur un temps court. Et enfin, il devait être le fruit d’un travail de réflexion autour d’un thème imposé : la nuit.

 

Cette création dans l’urgence, l’improvisation et la spontanéité fascine à plusieurs égards. D’un bout à l’autre, nous ressentons tout le désespoir et la fatalité de la situation. L’homme qui vient de se piquer à l’héroïne perd totalement le contrôle et se retrouve dans un état de profonde léthargie. L’enfant qu’il voit s’enfuir est le miroir de l’homme qui ne veut plus s’en sortir et laisse mourir lentement l’espoir d’une vie meilleure. Dans cette histoire, la nuit semble être le synonyme de la fin. La fin d’une vie, de l’innocence, d’un espoir. Night trip c’est la représentation du moi intérieur qui peut nous échapper à tout moment. Mais c’est également la représentation de l’errance, de l’introspection, du voyage que l’on expérimente au cœur de nos sentiments enfuis. Enfin, ce court métrage apparaît comme une allégorie de notre dualité intérieure. Chacun de nous peut être à la fois le bourreau et la victime de sa propre déchéance.

 

En compétition au BSFF :https://bsff.be/programme/edition-2020/competition-nationale/

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