Sans queue ni tête, ou les deux à la fois
Présenté en avant-première au Festival du Film Francophone de Namur, servi par des comédiens fantastiques dont Isabelle Huppert en prostituée et Bouli Lanners en psychanalyste, Sans queue ni tête de Jeanne Labrune, spécialiste des comédies légères et chantantes, absurdes et fantaisistes, est plus grave que prévu. Et moins savoureux.

Jeanne Labrune, petite et plutôt blonde, présentait son film à Namur avec beaucoup d’énergie et d’humour : « Comme je suis à moitié folle, j’ai tout tenté pour me soigner » d’où quelques années de psychanalyse… Lorsqu’un livre tombe par hasard de sa bibliothèque, c’est un livre de Lacan, ouvert sur des pages qui parlent de ces patients devenus analystes à leur tour, un passage que Lacan, non sans humour évidemment, appelle « la passe », faisant référence au travail des prostituées. À partir de là, et parce que Jeanne Labrune construit des films savoureux autour des tours et détours de l’inconscient, du désir et du langage, Sans queue ni tête déploie toute une série de parallèles entre ces deux métiers, la prostitution et la psychanalyse.









