"Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage / Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage / Polissez-le sans cesse, et le repolissez / Ajoutez quelquefois, et souvent effacez"…
Trois artistes peintres venus des États-Unis semblent avoir fait leur credo des vers de Boileau. Si une œuvre ne donne pas satisfaction, il faut la tuer, sans autre forme de procès, ad nauseam.
Pour son premier film, Sabrina Calmels suit cette entité à trois têtes appelée Goldmine Shithouse lors d’une résidence d’artistes à San Francisco. Installés dans un atelier pour deux semaines, les jeunes peintres au verbe fleuri et à l’humour pince-sans-rire, enchaînent sessions de travail et cocktails alcoolisés peu engageants sur fond de hard rock. La nuit, ils dorment sur des matelas au sol dans un coin de la pièce. Le jour, ils ouvrent la porte aux regards des passants venus, occasionnellement, tailler le bout de gras. Point de vue horizontal sur l’acte de création, The Grand Scheme donne à voir la peinture et questionne le regard.