En racontant l'histoire d'une femme silencieuse, mais l'histoire transpire tout au long de son film, la cinéaste Neinke Deutz met en lumière les tragiques récits qui se cachent parfois derrière les masques. Et ce, au travers d'un mélange de stop motion et d'animation dessinée, qui se marient parfaitement au service d'un propos touchant.
The Miracle de Neinke Deutz
Dans The Miracle, cette tragédie n'est jamais énoncée, mais elle n'en est pas moins palpable dans les attitudes et ressenti de notre protagoniste, en recherche d'évasion, mais qui toujours est ramenée à la réalité par le monde qui l'entoure. Ce n'est qu'au terme de ce récit doux-amer qu'elle finira, dans une chute simple, mais lourde de sens, à aller de l'avant par le don d'elle-même. Fin cathartique ou nouveau commencement ? La réalisatrice nous laisse en juger, elle qui nous montre l'envers du miracle.
En se jouant du dessin animé, imposé par transparence sur des décors quant à eux bien réels, faits de bric et de broc et de papier mâché, Neinke Deutz nous plonge dans la psyché de sa protagoniste, en totale errance et chez qui règne la vacuité de l'existence. En résulte des personnages faits de lignes, mais dépourvus de substance, des ombres qui tantôt la déçoivent, tantôt lui rappelle la funeste réalité d'une vie qu'elle n'a pu donner, omniprésente autour d'elle alors qu'elle cherche désespérément à l'éviter. C'est finalement par le miracle de l'animation que vient le dénouement de ce récit simple d'une vie brisée, qui amorce sa reconstruction en en sauvant une autre, puissante et belle à la fois.