Date de sortie : 2017
Genre : fiction
Durée : 87'
Cast | Allan Snon Steffler, Bouli Lanners, David D'Inverno, Jean-Jacques Thomsin, Jeremy Alonzi, Rémy S. Legrand |
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On a souvent la fausse impression que les tournées de rock band, c’est le paradis «artificiel» sur Terre, avec ses hordes de fans prêtes à tomber le tanga pour un autographe, des brouettes de coke en guise de Muesli, des hôtels de luxe qui perdent une étoile rien qu’avec le passage de ces anarchistes du riff sauvage, et des cachets qui frôlent le prêt hypothécaire pour le commun des mortels. Les membres de « The Experimental Tropic Blues Band » aimeraient bien confirmer cette version. Sauf qu’eux, ce sont des trajets interminables dans un van qui date de l’époque de Wham !, des cachets d’aspirine surtout, des caves sordides et des bars vides qui les paient avec des Bounty, un petit Baby Bamboo pour s’évader de cette promiscuité insupportable. Et la seule femme qu’ils pénétreront, c’est la Statue de la Liberté s’ils passent par les States. Autant dire que nos musiciens risquent d’être aussi saturés que leurs chansons si ça continue comme ça, et passer de l’esprit rock’n roll au death metal, façon barre à mine mortelle dans la gueule, c’est aussi facile qu’un accord de mi chez eux…
Road trip hallucinant, à la fois monument de poésie punk et ode au dégueulasse, Spit ‘n Split échappe à toute catégorisation rationnelle. Et ce tour de force unique, on le doit à Jérôme Vandewattyne – jeune réalisateur drogué à l’underground – qui, pendant deux ans, a filmé la tournée de « The Experimental Tropic Blues Band » par la trou de la serrure avant de se prendre la porte dans la gueule. Faux docu ou vraie fiction, Spit ‘n Split brouille toutes les pistes de façon incroyablement jouissive. Et c’est beau. Mais laid aussi. Tout comme c’est vrai que c’est faux. Bref, chapeau !