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The Belgian Wave de Jerome Vandewattyne

Publié le 15/12/2023 par Quentin Moyon / Catégorie: Critique

OVNI. C’est à la fois le thème et la caractéristique qui définit le mieux le film The Belgian Wave de Jérôme Wandevattyne. Cette fameuse vague belge qui nous est présentée à l’écran au travers d’un habile mélange d’archives et de fiction, c’est celle d’objets non identifiés qui auraient supposément survolé le plat pays entre 1989 et 1991. C’est dans ce contexte anxiogène d’invasion que le journaliste Marc Varenberg et son cameraman disparaissent mystérieusement...

The Belgian Wave de Jerome Vandewattyne

Trente ans plus tard, le film nous invite aux côtés de l’insolite duo de webreporters incarnés par un Karim Barras sous exta - littéralement - et une Karen de Paduwa, bien loin désormais du Grand Cactus, à la recherche de Marc Varenberg. C’est de ce postulat que Jérôme Wandevattyne et ses deux scénaristes, Jérôme Di Egidio et Kamal Messaoudi, partent pour bientôt nous perdre dans une comédie ufologique, déjantée et expérimentale. Un peu trop ?  

Il faut dire que le passif du cinéaste du côté de l’étrange et de l'inattendu, avec son documenteur musical Spit'n’Split ou son projet de très court métrage transmédia What the Fake?!, mêlé au financement du film à l’aide du Fonds à Condition légère du Centre du Cinéma qui a pour objectif de produire des films atypiques… le cocktail ne pouvait être qu’explosif. On obtient un long-métrage dont les codes semblent tout autant venus d’ailleurs que de notre imaginaire populaire. 


Eyes Wide Shut, Alien, Las Vegas Parano… Le film tire aussi son épiderme schizophrénique des différents hommages qu’il rend au 7e art et à la pop culture, domaine de prédilection de Kamal Messaoudi, membre incontournable du trio derrière la chaîne YouTube Zone Geek et scénariste du film. En découle une œuvre où l’étrange habite l’histoire comme la forme. Et c’est sans doute la majeure différence entre le baroque The Belgian Wave, et une série comme OVNIS, qui semblait vouloir réinscrire l’anormal dans notre réalité. Ici tout nous sort de notre zone de confort, pour nous pousser toujours plus vers l’onirique, le rêve. Peut-être parce que la réalité n’a jamais été aussi anxiogène… dixit le film qui se fait en toile de fond philosophique : “Donnez-moi un rêve à vivre, car la réalité est en train de me tuer”.

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