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LEZARTS URBAINS, c'est aussi un Centre de Doc'

Publié le 13/04/2016 par Dimitra Bouras / Catégorie: Entrevue

I said a hip hop, the hippie, the hippie, to the hip, hip hop, and you don't stop, a rock it

Du 16 au 29 avril 2016 aura lieu la troisième édition du Festival Lezarts Urbains. Cette année, le festival sera organisé autour de l'écriture urbaine sous toutes ses formes. Au programme : concerts rap & slam, cinéma & rencontres hip hop. LEZARTS URBAINS, c'est une association active dans le champ socio-artistique des cultures urbaines, surtout le hip hop, en Fédération Wallonie-Bruxelles.

LEZARTS URBAINS, c'est un FESTIVAL mais c'est aussi :

- un ACCOMPAGNEMENT d'artistes, des résidences, des ateliers d'initiation et d'expression, des productions,

- Un Centre de Doc'

CENTRE DE DOC'

Cinergie : Peux-tu nous présenter le centre de documentation de l'association ?
Catherine Wielant : Ici, on est dans le centre de documentation de Lezarts Urbains sur les cultures urbaines et le hip hop. En fait, on se trouve dans la bibliothèque de Saint-Gilles, dans la maison du livre. C'est comme un jeu de poupées russes. Quand on arrive au quatrième étage, on arrive dans notre centre de doc. C'est un partenariat qu'on a avec la bibliothèque de Saint-Gilles et La Maison du Livre depuis une douzaine d'années. Au départ, c'était une expérience pilote : qu'une bibliothèque accueille en son sein un centre de doc spécialisé. C'est assez rare. Il n'y a pas d'autres centres de doc spécialisés dans ce domaine, peut-être en France, aux USA des centres liés aux universités. On réunit tout ce qu'on trouve comme documentation sur le sujet. Au delà de cela, on essaie d'être interactifs, d'aller à la rencontre de notre public. Notre premier objectif était d'attirer en bibliothèque un public qui n'y allait pas forcément. D'autre part, on est une antenne de Lezarts Urbains et on va beaucoup à la recherche du public. On a beaucoup d'activités : on constitue des mallettes pédagogiques sur certains sujets (comme le slam, le graffiti, le rap, etc.) pour que des professeurs puissent trouver les infos nécessaires pour construire un travail en groupes, on organise des débats, des projections de documentaires. On a aussi des productions maison, comme c'est une culture qui est toujours en train de se créer, il y a des sujets sur lesquels on ne trouve rien. Il y a quelques années, on a coordonné l'écriture d'un livre sur l'histoire de la danse hip hop belge. Le centre de doc a également créé un spectacle, qui a tourné dans les centres culturels, sur l'histoire de la danse hip hop belge. On a également réalisé un film documentaire sur le tag, Mauvaises herbes, sujet sur lequel on ne trouve rien. Cela nous permet aussi de sortir de nos murs, de rencontrer un public extérieur comme les classes, par exemple.
Maud De Craeye: Ce qui fait la richesse de notre centre documentaire, c'est la variété des supports : on va du livre au DVD, à l'album de rap introuvable. Une autre force, c'est de rassembler toutes les disciplines du hip hop. On a envie de rendre la documentation proactive.

Cinergie : Quels sont vos trésors ?
Maud De CraeyeM. D. C. : On a des articles de presse très anciens, des livres introuvables, des vieilles affiches, des flyers, des documentaires, des DVD, des livres esthétiques, sociologiques, biographiques, des magazines, des mémoires d'étudiants qui ont travaillé sur les cultures urbaines. Tout est à portée de main au même endroit. On a également un catalogue en ligne assez performant, ce qui facilite les recherches pour les visiteurs. Ce catalogue compte 4000 notices, il est très intuitif, moderne.

Cinergie : Il y a aussi des films et de la musique ?
M. D. C.: Ici, ce sont exclusivement des artistes belges, on a plus de 200 CD, souvent ce sont de très jeunes artistes qui viennent nous les déposer à Lezarts Urbains. Pour donner un exemple d'une utilisation moins conventionnelle de notre collection, on a récemment été partenaires d'une exposition sur les disques de rap belge et la non reconnaissance de ce rap et nous avons prêté à la personne responsable de l'exposition, plus de deux cents CD qui ont été exposés pendant une semaine en Wallonie.
C. W.: On a envie que le centre de doc soit un lieu où les cultures urbaines se réfléchissent, se construisent dans la réflexion, on veut que les gens les saisissent pour en faire de nouvelles pensées. Cela fonctionne très bien pour les professeurs, les animateurs, les journalistes, les étudiants. Un de mes rêves, ce serait que les artistes s'en saisissent pour créer des choses à partir de la documentation.

Cinergie : Qu'avez-vous comme films ?
C. W. : Au début, on n'avait presque rien et ensuite, la production est devenue plus prolifique et on a mis des critères de choix. Il est parfois difficile d'en sortir quelque chose d'original car il y a une forme dans les documentaires hip hop assez systématique : l'interview d'une dizaine d'artistes assis dans leur lieu qui s'enchaînent.
M. D. C.: On a autant des documentaires que des films de fiction, des films de battles de danse, de concours. On essaie de le faire de manière exclusive mais on tente quand même d'opérer une sélection. On prend tout ce qui est belge car c'est notre volonté. Pour le reste, on fait une sélection. Nous ne sommes pas un centre de prêt, il faut visionner les DVD sur place.

Cinergie : En quoi consiste l'événement ciné prévu lors du prochain festival ?
M. D. C. : On a été contacté par un duo de lyonnais Gasface qui sont de grands passionnés de hip hop, qui étaient des journalistes qui ont créé la revue éponyme dont le premier numéro est sorti en 2006 et qui compte 6 numéros. Ce magazine a eu un trajet d'étoile filante dans le hip hop et il a laissé des traces. La dernière édition a créé une polémique, c'est un ton un peu insolent, drôle, impertinent. Actuellement, ils se sont spécialisés dans des webséries, des documentaires et dans le docufiction (Hell Train) pour leur dernière production. L'événement se déroulera en trois temps : la projection du documentaire qui sera mise en lien avec les clips de rap belge sur lesquels Catherine voulait travailler depuis un moment, la conférence sur comment filmer la ville avec Nicolas Venancio qui va nous montrer comment les grands réalisateurs ont filmé New York, au sein de cette conférence, on repassera par Bruxelles avec le PianoFabriek Citylab qui met en valeur de jeunes réalisateurs bruxellois qui n'ont pas fait d'école de cinéma et qui ont peu de moyens matériels. Le vendredi 22 avril, on aura la projection de Hell Train et la projection de clips de rap belge qui mettent Bruxelles à l'honneur. Le 23 avril, on aura un workshop animé par Nicolas Venancio dédié aux réalisateurs de clips belges pour plus d'écriture cinématographique dans les clips.

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