Annouck Van Broekhoven fait partie des 27 jeunes professionnels européens de moins de 30 ans à avoir été invités au Parlement à Strasbourg en tant qu’Ambassadeurs du Prix Lux du public 2025, un prix dédié au cinéma européen mis en place par le Parlement européen. Rattachée au cinéma Caméo, à Namur, membre du réseau des Grignoux, elle a représenté la Belgique pendant 4 jours dans le cadre du Programme « Jeunes talents » et a rencontré à la fois ses pairs issus des pays membres de l’UE ainsi que les équipes des films en lice pour le Prix Lux. Brève rencontre.
Annouck Van Broekhoven. À la rencontre des acteurs du cinéma européen
Cinergie : Pouvez-vous présenter les Grignoux et ce que vous y faites ?
Anouk Van Broekhoven : Les Grignoux, c’est une ASBL liégeoise à la base, qui a aussi acheté un cinéma à Namur, dans lequel je travaille. Au total, Les Grignoux possèdent quatre cinémas : Le Caméo, Le Parc, Le Churchill et le Sauvenière. Dans mon cinéma, au Caméo, je suis projectionniste et agent d’accueil. J'ai beaucoup de contacts avec le public et je m'occupe aussi de la technique.
C. : Qu'est-ce qui vous a donné envie d'envoyer votre candidature à ce projet qui met en valeur 27 jeunes professionnels du cinéma en Europe ?
A. D. : L’année dernière, j’ai assisté à une projection gratuite, organisée par le Parlement, de « Smoke, Sona, Sisterhood » de Anna Hints (Estonie), qui était l’un des films sélectionnés pour le prix. J’ai trouvé le projet très intéressant. Cette année, vers la fin du mois de juin, ma responsable m'a proposé d’y participer parce que le prix est dédié aux moins de 30 ans, ce qui est mon cas. J'aime beaucoup faire de nouvelles choses et participer à plein de projets. Celui-ci me paraissait très enrichissant et rencontrer des acteurs du cinéma européen, c'est une opportunité que je ne pouvais pas rater.
C. : Qu'est-ce qui vous intéresse dans le cinéma ?
A. D. : J'ai entamé des études de théâtre et de cinéma à Liège dans un master qui mélange un peu les deux. Au départ, mon intérêt s’est plus porté vers le théâtre. Petit à petit, j'ai développé un intérêt pour le cinéma qui a une portée beaucoup plus large et peut atteindre beaucoup plus de personnes. C'est un art qui est aussi plus accessible d'un point de vue financier que le théâtre, donc c'est très intéressant pour toucher le public.
C. : Pendant ces 4 jours de discussion,vous avez pu rencontrer des gens de votre génération qui défendent aussi le cinéma à petite ou grande échelle dans leur ville, dans leur pays et qui essayent aussi de faire partie des futurs pros de demain.
A. D. : J'ai pu du coup rencontrer les 26 autres Ambassadeurs du Lux Award et des membres du Parlement européen qui jouent un rôle dans sa promotion, mais aussi les réalisateurs des films qui ont été nommés et une productrice, et parler avec eux, échanger. On a appris énormément de choses sur la manière dont le prix fonctionne, sur sa promotion et sur notre rôle une fois de retour dans notre pays. On a aussi appris des techniques pour le promouvoir sur les réseaux sociaux. Ça a été très nourrissant.
C. : Qu’avez-vous appris par exemple ?
A. D. : Quel réseau et quel type de visuel utiliser en fonction du public qu'on veut atteindre, mais aussi la manière dont il faut rester constant dans nos visuels et dont on présente les choses au public pour avoir une identité propre.
C. : Les choses peuvent être très figées dans le cinéma. Comment, quand on est jeune, envisage-t-on de les changer ?
A.D. : Personnellement je trouverais très intéressant, notamment avec les films [nommés] de toucher un public plus jeune, d'aller vers les écoles. On a quelques films qui sont vraiment très intéressants pour toucher ce public. Sinon, ça me semblerait toujours pertinent d’organiser des rencontres entre le public et des réalisateurs ou des associations, ça mène toujours à des débats très fructueux et très intéressants.
C. : Est-ce que vous pouvez me parler d'un moment important pour vous en termes d’apprentissage ?
A. D. : J'ai travaillé pour le Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF) quelques années comme bénévole et comme stagiaire. L’année dernière, on m’a proposé de faire des présentations pour la première fois. J’étais déjà très touchée et très honorée qu’on pense à moi pour cela, vu que c'est une carrière vers laquelle j'aimerais bien me diriger plus tard. C'était très intéressant, très enrichissant, j'ai pu parler au public, expérimenter comment animer un public, la difficulté de le gérer lors d’un débat et d'avoir des questions ou de combler les silences quand il n'y en a pas. C’est vraiment une expérience que j'ai beaucoup appréciée.