Nouvelle rubrique pour les nouvelles tendances que notre cinéma développe : autoproductions, emploi du numérique DV ou HD, films hybrides : pellicule argentique S16/HD avec inserts en S8 (noir et blanc avec grain), diffusion des films via le DVD, bref les mille et un chemins que notre cinéma emprunte et bricole pour affronter un avenir qui s'annonce plus précaire que prévu. Un cinéma qui, à ses risques et périls, peut faire éclore un néo-réalisme, respecter les normes « dogma », lancer un néo-underground, une postmodernité des genres (thriller ou fantastique) mais aussi se lancer dans des dérives : le ciné-clip (fourre-tout de l'imagerie à vignettes bédé), le ciné-loft (la caméra de surveillance qui enregistre le flux et fait disparaître les plans) ou le ciné slamping (l'image n'étant plus qu'une illustration des vibrations sonores en quadriphonie). Bref, nous entrons dans une ère d'incertitudes esthétiques, sachant que seul le récit et sa mise en forme -il en va ainsi depuis l'aube de l'humanité (1) - qu'il soit oral, écrit ou visuel, l'emporte. Le numérique est une mutation irréversible que traverse, dans les turbulences les plus diverses le cinéma. Et le nôtre en particulier, qui est un artisanat, et où le bricolage est devenu une spécialité. Nous publions sur la question un dossier dans ce webzine.
(1) Nous vivons tous une histoire familliale elle-même englobée dans celle de l'humanité.