Donkerster de Frank van den Bogaart

Avec Donkerster, Frank van den Bogaart nous emporte dans un bel exemple de folk horror sans grands sursauts, mais avec une ambiance parfaitement maîtrisée. Et la figure d’Atlas, personnifiée par une petite peinture aussi fascinante que sinistre, contribue à rendre le film oppressant et captivant. Le réalisateur joue d’ailleurs très bien avec ces codes, intégrant la communauté villageoise autour de la famille de Rhena, dans de magnifiques panoramiques au milieu des champs. Lorsque l’on pénètre dans le bois, c’est pour découvrir un univers entre deux mondes, à la fois fantastique et naturel, une forêt qui semble battre au rythme des histoires. Par un excellent travail sur le son signé Eneas Mentzel, les voix des morts reprennent vie pour nourrir la forêt, alimenter les arbres en sève narrative, perpétuant ainsi le récit de celles et ceux qui ont disparu. Et malheur à celle qui, par égoïsme, voudrait s’approprier ce passé pour elle seule. Car ce poids n’est pas fait pour les êtres de chair et de sang. Une sorte de morale pour conclure cette fable cinématographique subtile, promettant de beaux horizons à son réalisateur formé au KASK, décidément l’une des écoles belges les plus intéressantes de ces dernières années.