Dans Entre nos mains, nous rencontrons Zoé-Lise et sa grand-mère Baboum, fusionnelles et pétillantes, dans l’appartement de celle-ci. Nous ne pouvons qu’être touché·e·s par cette relation les liant, relation emplie d’apprentissage mutuel et de débats houleux mais bienveillants. Ce court-métrage emporte notre prix des jeunes talents belges au festival Millenium, grâce à sa justesse et sa tendresse contrebalancées par une tension cristallisant certains dilemmes féministes de notre époque.
Entre nos mains de Zoé-Lise Steenbeke
Publié le 25/04/2025 par Gauthier Godfirnon / Catégorie: Critique
Ce court-métrage nous invite ainsi à un questionnement sur des thématiques brûlantes du féminisme actuel. Faut-il apprendre aux jeunes filles à se défendre ou plutôt enseigner aux jeunes hommes à ne pas attaquer ? La priorité doit-elle être accordée à des mesures plus sécuritaires dans notre pays ou ailleurs où un climat de nette insécurité pour les femmes pèse toujours ? Comment définir la sécurité ? Baboum, grande amatrice d’art martial et guerrière dans l’âme, a appris dès son plus jeune âge à se défendre physiquement face aux potentielles menaces. Pour Zoé-Lise, il ne devrait plus être question de devoir en affronter mais sa grand-mère trouve cette vision trop idéaliste et déconnectée de la réalité humaine cruelle où nous vivons. Fort marquée par ses propres luttes ouvrières menées durant sa jeunesse en compagnie de son mari, elle pense que se battre dans la vie est une bonne chose. Est-il ainsi plus facile, par souci de temps, d’apprendre à lutter contre le possible ennemi plutôt qu’à tenter de le convaincre de ne plus exister ? Ce film nous apprend à accepter avec humour et résilience le paradoxe inhérent à ces questions si complexes aux solutions humaines mais imparfaites.
