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Fatmire Blakaj, l’une des responsables de la Fête du Court Métrage

Publié le 10/03/2023 par Dimitra Bouras et Vinnie Ky-Maka / Catégorie: Entrevue

Fatmire Blakaj, l’une des responsables de la Fête du Court Métrage et membre du Service promotion diffusion (Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles), s’attelle à promouvoir et diffuser les courts-métrages. Elle coordonne l’événement même si cela reste un travail d’équipe qu’elle mène avec deux autres collègues.

Cinergie : C'est un événement qui existe depuis déjà quelques années mais qui a une nouvelle version depuis l'année passée.

Fatmire Blakaj : La Fête du Court Métrage dans sa forme actuelle a été lancée l'année passée. Avant cela, c'était Le Jour le plus Court, une opération qui avait lieu en fin d'année. Le concept en tant que tel était super mais ne fonctionnait pas très bien dans les salles ou même par rapport à des collaborations possibles avec les écoles. Le Jour le plus court de l'année étant le 21 décembre, il tombe en plein congé d'hiver ou juste après les examens du premier trimestre. On a donc revu le concept et décalé l'événement au mois de mars en lui donnant ainsi plus d'ampleur pour donner encore plus de visibilité au court-métrage.
On s'aligne sur les dates de l'opération française. On est partenaires d'ailleurs de la Fête du Court Métrage française et cette année, ils vont offrir une belle visibilité à des productions belges francophones dans le cadre de leur opération.
Pendant une semaine, du 15 au 21 mars, il y aura des films proposées en ligne, en streaming sur notre site internet, mais aussi sur le site de partenaires comme Avila, Sooner et aussi Filmfriend, le dernier arrivé, une plateforme qui a démarré son activité dans la province de Liège dans les bibliothèques. Elle donne accès aux abonnés de bibliothèques liégeoises à un catalogue de films « Art et essai ». Pour la Fête du Court, ils proposeront un programme de courts-métrages.

 

C. : Combien de films seront disponibles en ligne ? 

F.B. : Pour la programmation en ligne sur feteducourt.be, on a pris le parti de proposer une série de films gratuitement aux internautes. À partir du 8 mars, on propose un programme spécial Bérangère McNeese, la marraine de cette édition. Il comprend quatre films réalisés par Bérangère ou dans lesquels elle joue; Matriochkas, Les Corps pursAir comprimé d'Antoine Giorgini ainsi que Binaud et Claude, un film de Mélanie Laleu qui fait une Première en Belgique. Puis, on poursuit à partir du 15 et jusqu'au 21 mars avec sept programmes de courts-métrages qu'on va diffuser à raison d'un programme par jour. Trois ou quatre films seront accessibles sur un jour de la Fête du Court avec une journée de rattrapage le lendemain. On présente des films très anciens et des films très récents autour du thème de la comédie.

 

C. : Il y aura combien de films au total ?

F. B. : Sur la plateforme, au total, on a plus d'une trentaine de films. Il y a vingt-huit films qui sont repris dans les sept programmes qu'on va proposer chaque jour. Cette année, c'est une première : on va aussi proposer quatre films pour le public scolaire et les jeunes enfants. Ce sont des films pour lesquels on a contacté les réalisateurs et réalisatrices. Ceux-ci seront disponibles pour rencontrer les élèves en classe à la demande des enseignants.

 

C. : Par rapport au scolaire, avez-vous déjà eu des retours ? Des écoles ont déjà invité des réalisateurs ?

F.B.: On a quelques demandes d'enseignants mais on lance toute une opération de promotion qui leur est destinée. C'est par ce biais-là aussi qu'on veut montrer toutes les actions menées auprès du public scolaire, surtout maintenant avec l'instauration du PECA, le Parcours d'Éducation Culturelle et Artistique.

 

C. : Pourriez-vous aussi nous parler des lieux de projection ?

F.B.: Nous avons deux partenaires télévisuels, BeTV qui embraye sur l'opération cette année et la RTBF, qui vont proposer des programmes intéressants. Avila va proposer une collection de films de Charles Dekeukelaere et une séance sera programmée le 15 mars en collaboration avec Cinematek. On peut aussi relever qu’on a reçu cette année pas mal de demandes de bibliothèques. On a des centres culturels qui ont proposé des séances et de manière générale, les cinémas embraient aussi sur l'opération. Donc on en est très contents !

 

C. : Ce sont des séances de courts-métrages qui sont organisées. Mais il y a aussi la possibilité de proposer un court-métrage avant la projection d'un long, est-ce que ça a fonctionné ? 

F.B.: En fait, on a proposé aux exploitants de salle de diffuser des films en avant-programme à partir du 8 mars. Ceux qui ont adhéré à l'idée et vont proposer des séances de films très courts en avant-programme, dont des films qui ont été sélectionnés par l'Agence belge du court métrage dans le cadre de leur Bibliothèque flash spécialement conçue pour la Fête du Court. Parmi les salles qui participent de cette manière-là, il y a le Palace, le Vendôme, le cinéma Galeries, ainsi que toutes les salles gérées par l'ASBL Les Grignoux à Liège et à Namur. Outre les salles de cinéma, les centres culturels, il y a par exemple l'ASBL Empreintes qui rend accessible le cinéma à des publics plus précarisés et va organiser une séance à Doucheflux, en collaboration avec le festival À films ouverts. Ce dernier présente par ailleurs aussi quelques séances dans le cadre de la Fête du Court cette année. Sinon, on a des séances organisées dans un collectif d'habitants et aussi dans des bibliothèques, etc.
Le site www.feteducourt.be sera bientôt actif avec le programme complet. On est très contents de notre visuel, extrait du film Pina présenté cette année à Anima, réalisé par Jérémy Depuydt et Giuseppe Accardo et produit par Next Days Films en Belgique.

 

C. : Pourquoi cette opération de promotion du court-métrage ? Pourquoi est-ce si important ?

F.B.: Parce qu'on est face à un constat : le court-métrage a du mal à s’enraciner de manière générale et est mal connu du public. Du fait de son format, il a plutôt du mal à trouver sa place en termes de diffusion dans les salles ou ailleurs, même en diffusion sur des supports DVD ou à la télévision. Donc, c'est une manière de mettre le focus sur ce format-là, notamment dans les médias belges francophones. J'ajouterai aussi que la Fête du Court Métrage c'est aussi mettre en avant les acteurs et actrices qui travaillent sur les courts, notamment pour les diffuser. Parmi ces personnes, on a par exemple les structures de diffusion qu'on subventionne et qui sont l'ASBL Bah voyons!, La Vidéothèque nomade de l'association 68 Septante, l'Agence belge du court-métrage et bien d'autres. C'est une manière aussi de montrer le résultat de leur travail au travers de cet événement qui fédère les acteurs du court métrage.

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