Illustration Gwendoline Clossais
Le parfum des mains blanches de Sébastien Wielemans
Dans une pièce aux rideaux tirés, une dame âgée seule devant son téléviseur est interpellée par des coups de sifflet stridents. Dehors, dans le parc juxtaposé à l'immeuble où elle habite, un homme tente d'échapper à des policiers mais est vite rattrapé. Quelques coups sont alors frappés à sa porte. Lorsqu'elle ouvre, à hauteur d'homme, rien... Mais accroupi sur le sol, un jeune garçon d'origine étrangère la regarde, essoufflé, apeuré. Solidaire, la dame décide de l'accueillir et tente d'entrer en communication malgré la différence de langue. Rien n'est simple quand il faut installer un mode de compréhension dans une relative urgence mais les gestes, les intonations donnent immédiatement des clés pour agir dans le sens de l'intérêt commun. Elle comprend rapidement qu'elle est la nouvelle garante de la liberté du garçon, et qu'à la fois, elle ne pourra le protéger indéfiniment. Pourtant, l'un et l'autre vont collaborer, tenter d'entrer en résonance et, pour un bon départ, s'échanger leur prénom. Ainsi, la solitude de la dame s'en trouve soudainement bouleversée, tantôt surprise dans ses habitudes par cet intrus, tantôt voulant lui offrir l'affection qu'elle ne peut donner à quelqu'un d'autre. Mais, l'enfant, c'est aussi un petit d'homme qui semble déjà bien comprendre comment cela fonctionne entre les adultes d'un couple et également selon sa culture. Observant l'affirmation identitaire du gamin, elle ne peut que constater qu'il ne lui sera pas possible de combler ses manques.