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Le Scénariste de François Paquay

Publié le 14/07/2017 par David Hainaut / Catégorie: Critique

Mon mari est réalisateur

Fraîchement sélectionné au prestigieux Festival de Palm Springs, Le Scénariste confirme son potentiel : depuis sa première projection namuroise fin mars, ce court-métrage de 27' s'est retrouvé en sélection au Brussels Short Film Festival et au Festival Le Court en dit Long, à Paris. La RTBF et Be TV ont aussi mis la main dessus.

Le scénaristeJoli come-back ! Huit ans après un premier court-métrage (Le Con), François Paquay, réalisateur namurois de 43 ans formé à l'IAD, est clairement passé à la vitesse supérieure avec Le Scénariste qui, depuis qu'il a été dévoilé à l'Acinapolis de Jambes, a suscité une belle attention, tant auprès des professionnels que du public, réussissant une équation souvent périlleuse : accomplir une œuvre artistique à partir d'une satire.

Avec son parfum de thriller, cet hommage au cinéma évoque l'histoire de Jonas, un jeune réalisateur ambitieux... mais frustré, contraint par son producteur de peaufiner sa dernière histoire avec un scénariste reconnu et venu spécialement de Paris : John Loubric. En sus, cet étrange renfort viendra prendre ses quartiers chez lui, au grand dam d'Hélène, son épouse.

Ce pitch original, librement adapté d'une nouvelle de Xavier Diskeuve, habituel acolyte du réalisateur, tient la route près d'une demi-heure grâce à la solidité de son ensemble. De l'interprétation, avec un trio fonctionnant à merveille (le toujours excellent Vincent Lecuyer, la trop rare Sandrine Blancke et l'un des plus belges des comédiens français, Serge Riaboukine), au rythme surtout, en passant par une technique soignée : la photo du film signée Frédéric Martin (Le Zombie au Vélo) est impeccable, la bande-originale confirme les aptitudes du jeune Simon Fransquet (Nous Quatre), et tant le montage que le son bénéficient de l'apport respectif de deux nommés aux Magritte, Julie Naas (Je me tue à la dire) et Philippe Charbonnel (Au nom du fils).

Le tout est saupoudré d'une pléiade de trouvailles scénaristiques, de répliques mémorables, de l'esthétisme des accessoires et des décors (la mythique Citroën DS en tête) et même d'un zeste de poésie. Un mécanisme bien huilé donc, attestant de la méticulosité de Paquay qui, commentait ainsi son film : "Dix journées de parfois seize heures : il faut beaucoup d'énergie, de motivation et de sacrifices pour arriver au bout d'un court-métrage. Le cinéma reste une passion qui coûte cher, il faut donc juste être un peu fou ! Mais je suis heureux du résultat!"

Produite par Take-Five, une société belge montante formée par le tandem Alon Knoll et Grégory Zalcman (Dernière porte au Sud de Sacha Feiner), cette petite pépite, dont le parcours a véritablement débuté grâce à une bourse au court-métrage gagnée lors du dernier Festival du Film Francophone de Namur, devrait poursuivre son beau chemin, jusqu'à son grand rendez-vous californien, en janvier prochain. Au moins !

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