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Léon Michaux

Publié le 01/01/2001 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Entrevue

 

Tous les cinéphiles connaissent Radio-Images-cinéma (tous les samedis de 8H30 à 10 heures du mat sur la première, et le lendemain, en version abrégée, sur Musique 3, émission rescapée du naufrage (dans l'indifférence de responsables irresponsables) des productions culturelles qui, jadis et naguère, constituaient le fleuron de notre télé de service public.
Pourquoi ? Grâce surtout à la passion d'une équipe et d'un homme qui l'anime : Léon Michaux. Celui-ci porte - et supporte allègrement - la quarantaine. Les cheveux bruns à peine grisonnants, la chemise kaki au col ouvert, le blue-jeans avec ceinture de cuir marron, il chausse des lunettes rectangulaires sans monture pour déchiffrer la feuille qui indique la conduite de l'émission Radio-Images-cinéma. Nous sommes, Anne Vanweddingen pour Répertoires, la revue de la SACD et de la SCAM et votre serviteur dans un studio de La RTBF-Liège, au Palais des Congrès. Léon Michaux enregistre un billet sur le film de la semaine après celui de l'indispensable Monsieur Jean-Pierre, face à la régie de la cabine son. " Je suis le pur produit du cinéma de quartier, nous précise-t-il dans le couloir en allumant une cigarette et aspirant une longue bouffée, et des matinées enfantines. " Né à Ougrée, Léon Michaux, passe ses jeudis après-midi au Victory, en voyant des centaines de films, pendant l'époque bénie où les cinémas offraient deux films par séance. Il a gardé un souvenir précis de Blanche-Neige, qui est le premier film qu'il ait vu et l'ait terrorisé (ah, la vilaine sorcière !) mais aussi du couple Jean Marais et Bourvil dans Le Capitan. Plus tard, devenu journaliste à Pour, il chronique les films programmés à la Télé. Les locaux de Pour, journal engagé dans les combats sociaux, ayant subi un incendie criminel, il collabore à Visions, le magazine du cinéma des années 80 que Jean-Claude Garot reprend en 1987 et rebaptise Visions International : " la sortie ne correspondait pas tout à fait à la maquette qu'on avait imaginé ", soupire-t-il nostalgique, " j'ai relu les cinq numéros que nous avons réalisés et cela tenait la route. Notre échec a été dû au manque d'implantation dans le milieu cinématographique français joint au lancement de Studio magazine qui a démarré un mois après Visions International. En mars 1989, pendant Le printemps de la radio, il crée et anime avec Patrick Leboutte, resté chroniqueur par la suite, l'émission Radio-Images-Cinéma
" Il se fait que l'émission a rencontré pas mal de succès à la fois dans la maison et dans le public, c'est la raison de sa longévité ! ". Il cligne de l'œil et fait signe à Jean-Louis Dupont, fidèle collaborateur de l'émission Radio-Cinéma de se joindre à nous. " Quand Jean-Loup est arrivé, on s'est rendu compte qu'on faisait de l'audience, que l'émission était crédible, heureusement parce qu'il y a un gros travail d'archives cinématographiques à effectuer qui coûte un peu d'argent en terme de production. Pour le cinéma belge, on a suivi un mouvement général qui, pendant la décennie passée, a obtenu un succès croissant tant dans les festivals qu'au niveau du public. Mais, pour nous, un film belge est à voir de la même façon qu'un autre ". L'une des séquences les plus suivies, Ciné-récit présente des gens qui représentent tous les métiers du cinéma (on y a entendu récemment les propos de Jean-Pierre Dardenne, d'André-Sylvain Labarthe, d'Henry Ingberg, de Marie France Collard et, à partir de janvier ceux de Noël Godin). Par ailleurs, ce boulimique du journalisme anime en télévision l'excellente émission Faits divers, présente Carré Noir, est membre du WIP mais a également collaboré au scénario de La Promesse et de Rosetta des frères Dardenne. Internautes à vos transistors !