Les Dents du bonheur

Une petite conversation complice entre une maman et sa jeune fille s'entend d'une voiture qui roule en direction d'un lieu apparemment peu commun pour celles-ci. Il faut s'apprêter, être convenables, sentir bon.
Leur destination sent le mystère et la maman, fine psychologue, détend parfaitement sa fille qui a ses affaires d'école avec elle.
Sophie, la maman, est esthéticienne indépendante et est, aujourd'hui, en déplacement. Après leur arrivée sur un parking privé, le duo se présente au-dessus d'un perron surmonté d'une très grande verrière tandis qu'une domestique de maison leur ouvre la porte. À peine entrées, le cartable à roulettes sonorise d'un ton à la Shining le parquet parfaitement ciré. Elles débarquent dans une grande pièce où sont rassemblées trois dames, des clientes bourgeoises qui se font une fin de journée esthético-cocooning chez l'une d'elles, propriétaire de cette maison de maître de grand style.
Accueillies par la maîtresse de maison, voilà que Madeleine, la jeune fille, est déjà affublée d'un « boutdechou » qu’on ne peut que mépriser à l'âge où on veut faire plus grande qu'on ne l'est, mais qu'on ne le sait pas encore.
Abandonnant sa maman à ses affaires, Madeleine suit les consignes qui lui sont données et descend rejoindre les filles de ces dames à la salle de jeux. Trois également dont une qui paraît tout de suite être la cheffe, la caïde, celle qui mène la barque, le jeu et la domestique de maison. Ah ces jeunes ! Même pas dix ans et ça veut déjà tout à ses pieds. Pas que tout d'ailleurs. Le monde et Madeleine !

Prix du Public, BSFF 2023

https://www.arte.tv/fr/videos/106628-000-A/les-dents-du-bonheur