En se délivrant...
Premier long métrage documentaire, Ion était le portrait d'un homme, pratiquement aveugle, le récit de son parcours tourmenté d'exilé loin de la Roumanie de Ceausescu. Les fleurs de l'ombre, tourné avant mais monté après, se déroule à nouveau en Roumanie, et s'attache, une fois de plus, à filmer la cécité. Mais ici, il ne s'agit plus d'un homme ni du récit d'une vie. Olivier Magis filme plusieurs femmes handicapées de la vue, toutes plus belles et émouvantes les unes que les autres réunies ensemble le temps d'un week-end, lors d'un drôle de concours de beauté. Dans le temps suspendu d'une parenthèse hors du monde, ce second long métrage documentaire recueille, avec beaucoup de délicatesse, les confidences de ces femmes, leurs blessures et leurs fragilités. Et la force très douce qu'il faut pour se délivrer du regard de l'autre et construire ailleurs l'enjeu de sa séduction.