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Motherless Child de Sophie Maréchal

Publié le 16/05/2023 par Quentin Moyon / Catégorie: Critique

Un peu de silence et de calme. Voilà ce dont Barbara avait besoin pour se déconnecter. Victime d’un monde où tout va vite, où la productivité et l’efficacité sont les maîtres mots (maux?), elle est l’incarnation même du cantique “métro, boulot, dodo”. Ne jurant que par les nouvelles technologies, elle est la créature des temps modernes.

Motherless Child de Sophie Maréchal

Jusqu’à l’arrivée d’un mystérieux ballon gonflé d’hélium, doté, semble-t-il, de la capacité de se mouvoir seul, auquel elle trouve attaché une adresse et un nom : celui de Loïc. Une échappatoire à ce monde de fous, direction la Bretagne ?

Le ballon, en plus d’être un être hors du commun, est la métaphore de l’état émotionnel de Barbara. Il est aussi le messager d’un amour possible, d’une solitude à jamais enterrée et donc d’une nouvelle vie loin du bruit, loin de l’agitation “bullshit” de ce monde vide de sens. En Bretagne elle rencontre Loïc, sourd depuis sa naissance et qui s’exprime avec les mains. Un calme serein s’installe entre eux. Une vraie communion des âmes. Un amour rédempteur ?

Le film est une véritable invitation à ralentir à une époque ou notre surconnexion ne rime qu’avec une profonde solitude. Mais aussi à briser les chaînes de notre esclavage moderne : les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. D’ailleurs, la musique gospel qui rythme le film, et qui a donné au film son titre, n’est pas innocente : elle évoque le désir de liberté des esclaves noirs travaillant dans les champs de coton aux États-Unis. Si l’idée est là, la référence est peut-être un peu délicate…

Usant d’un ton léger et décalé, ce film est une bouffée d’un oxygène pur et salin qui fait du bien, et que l’on peut humer à n’en pas douter sur les côtes plongeantes de la Bretagne.

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