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Oiseau de passage, de Victor Dupuis

Publié le 23/02/2024 par Nina Alexandraki / Catégorie: Critique

Le chant d'un oiseau, l'apparition d'un visage familier et un échange cathartique au milieu de la forêt composent ce court-métrage envoûtant, sélectionné à la Berlinale.

Oiseau de passage, de Victor Dupuis

À travers son enregistreur, Rémy écoute les bruits de la forêt : l'eau, les criquets, le vent, les moustiques, tout se mélange jusqu'à ce qu'un oiseau insiste avec son chant répétitif. Derrière lui, un homme apparaît et le fixe. L'immobilité des corps et la stupeur des regards trahissent un lien étrange entre les deux personnages, mais c'est surtout la veste de celui qui apparaît qui nous interpelle et installe le ton mystérieux du film : c'est la même que celle du corps noyé dans le plan d'ouverture. 

Calmes et attentifs l'un à l'autre, Rémy et son ami échangent des souvenirs et des regrets jusqu'à ce que la nuit tombe. "Tu savais que je n'allais pas bien cet été", demande l'ami à Rémy et les lignes d'un drame dans le passé s'esquissent : un amour déçu, une amitié trahie, un abandon ? 

Les yeux inquiets et la gorge serrée tout au long du film, Rémy éclate en sanglots et la tension que tout le récit a maintenue avec précision se décharge. L'ami, qui semble habiter à la fois le monde des vivants, des oiseaux et des morts, viendrait alors de loin, tel un fantôme, pour exécuter quelque chose qui semble nécessaire : dire les choses et pardonner.

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