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Rencontre avec Alexia Depicker, pour Meurtres à Tournai

Publié le 19/12/2024 par David Hainaut / Catégorie: Entrevue

"C'est une grande fierté pour moi d'avoir été choisie"

Ce jeudi 19 décembre 2024, la RTBF dévoile Meurtres à Tournai, le premier épisode belge d'un des plus gros succès francophones en télé de ces dix dernières années, coproduit par la chaîne publique avec France Télévisions. L'avant-première tournaisienne a d'ailleurs fait salle comble, en réunissant 700 (!) personnes. 

Entretien avec celle qui incarne l'enquêtrice de ce numéro historique, Alexia Depicker, vue notamment dans La Trêve, Girl ou Unité 42. Elle succède à d'autres Belges dans cette saga, après Bernard Yerlès, Hélèna Noguerra, Virginie Hocq, Nicolas Gob, François Vincentelli ou Erika Sainte. Une période faste pour cette Jettoise, puisqu'elle vient d'être choisie comme héroïne d'une future série de la RTBF, Alma.

Rencontre avec Alexia Depicker, pour Meurtres à Tournai

Cinergie: Comment vous êtes-vous donc retrouvée dans ce Meurtres à Tournai?

Alexia Depicker: C'est simple: par casting! Que j'ai passé chez Michael Bier, d'ADK Casting. Il y a eu un premier tour avec sa collègue Doriane Flamand, puis j'ai rencontré le réalisateur, Gary Seghers. C'est parti comme ça en avril dernier, soit deux gros mois avant le tournage, qui a lieu entre fin juin et début juillet.

 

C. : Si on vous a souvent vue apparaître au cinéma ou dans des séries, on parle bien ici de votre premier rôle principal à l'écran?

A.D.: Oui! D'où une expérience incroyable! Car c'était nouveau, pour moi, d'expérimenter un tournage sur toute sa longueur, en étant présente quasiment tous les jours et en voyant défiler tous les acteurs. C'était intense, mais j'ai été ravie de la rencontre avec Gary et avec mon binôme français, David Kammenos. Je savais que le premier s'était fait connaître grâce à la série Ennemi public, et que le deuxième avait déjà joué dans plusieurs épisodes de Meurtres à.

 

C. : Cette série, vue jusqu'à un demi-million de personnes chez nous et jusqu'à sept autres millions en France, elle vous parlait?

A.D.: Je la connaissais, bien sûr, mais je ne la regardais pas, car je n'ai pas de télé. Et c'est pratiquement impossible de retrouver des épisodes sur une plate-forme! Ceci dit, celle de la RTBF (NDLR: Auvio) en avait justement placé trois avant le début de mes prises de vues, donc j'en ai profité pour les visionner et me familiariser à cet univers. Qui est particulier, puisqu'il mêle intrigue policière et mystères, en se basant toujours sur une légende d'une ville. C'est une très belle collection, donc j'avoue que c'est une grande fierté pour moi d'avoir été prise dans ce tout premier numéro tourné chez nous.

 

 C. : Comment s'est passée votre préparation?

A.D.: Elle a été très courte. Avant de tourner, on a fait une lecture avec la majorité de l'équipe du casting. C'était un moment agréable de découvrir l'incarnation des rôles, après le scénario que j'avais lu, avec Martin Swabey, Fabrice Rodriguez, Louka Minnella, Anne Girouard...

 

C. : Vous en connaissiez déjà certain(e)s?

A.D.: Je n'avais jamais tourné avec aucun d'entre eux, mais je connaissais bien Fabrice, Martin et bien sûr Anne, pour sa prestation mémorable dans Kaamelott. Mais je le répète, tout s'est fait dans le rush. Ce qui n'est pas forcément un inconvénient, car ça vous oblige à ne penser qu'à ça. Vous ne vous dispersez pas en travaillant sur d'autres choses en même temps. J'étais donc particulièrement concentrée là-dessus pendant des semaines.

 

C. : Qu'est-ce qui a été le plus difficile?

A.D.: De comprendre mon personnage. C'est une policière qui essaie de toujours bien faire son travail, qui aime les règles et l'ordre. Elle marche droit. Et à côté, elle a un passé compliqué, avec un lourd passif et une relation amoureuse assez mystérieuse. Il fallait donc que je saisisse surtout comment cette femme très carrée dans son boulot pouvait avoir ces côtés plus flous dans sa vie privée.

 

C. : L'épisode baigne notamment dans l'univers des bateliers. Un monde abstrait, pour vous?

A.D.: C'était totalement nouveau, ça aussi! Mais tout autant incroyable à vivre. Car tourner sur une péniche, ce n'est pas vraiment dans mes habitudes (rire).

 

C. : Énième preuve de la richesse de votre métier!

A.D.: Oui (sourire) ! Il nous amène à faire plein de choses qu'on ne ferait jamais dans la vie. Et c'était passionnant aussi, de se rendre à Strépy-Thieu, autour de ce fameux ascenseur à bateaux. Cocasse même, puisque j'étais déjà allé pour tourner un court-métrage de science-fiction (NDLR: Fugazi, en 2017). Quant à Tournai, c'est une ville que je ne connaissais pas, alors qu'elle est hyper belle. Familiale, même. Puis, il y a ce Musée des Beaux-Arts, dans lequel on a aussi tourné. Avec une grosse équipe technique d'ailleurs. Je crois que le budget était assez conséquent (NDLR: en moyenne, celui d'un épisode avoisine en effet les 2 millions d'euros).

 

C. : À Tournai, vous avez perçu la popularité dont jouissait cette série?

A.D.: Il y a clairement eu une effervescence sur place. Beaucoup de locaux sont venus nous voir, nous saluer, en se montrant assez enthousiastes à l'idée que cette série s'arrête chez eux. C'est d'ailleurs là que j'ai mesuré l'impact de ce programme, qui passe dans énormément de foyers!

 

C. : Et au printemps donc, vous débuterez le tournage d'une nouvelle série pour la RTBF...

A.D.: Qui s'appelle Alma et qu'on commence en mai, à nouveau avec Gary Seghers derrière la caméra, ce qui nous réjouit déjà. On a tourné le pilote de cette future série dans la foulée de ce Meurtres à, ce qui était assez fou. Je serai l'un des deux protagonistes principaux, avec Douglas Grauwels. C'est aussi emballant qu’excitant, car cette série baignera dans le milieu médical. Pour moi, c'est un vieux fantasme qui se réalise!

 

C. : Tout ça, entre bien d'autres choses...

A.D.: Oui. Je viens d'enchaîner au théâtre de nouvelles représentations de L'amour sous algorithme et du Décaméron. Au cinéma, je me suis retrouvée dans un film fantastique ukrainien – coproduit par la Belgique et le Luxembourg - U Are the Universe, qui se passe dans une station orbitale. Ce film est franchement incroyable. Il a été présenté au Festival de Toronto et poursuit sa carrière en festivals. Et j'étais récemment à l'affiche de Milano, un film flamand malheureusement peu distribué côté francophone. C'est toujours triste de constater ce genre de choses en Belgique. Surtout que ce film est de qualité, qu'il a de bonnes critiques et qu'on est deux actrices francophones au casting, avec Jo Deseure. Et j'ai un autre film flamand en prévision, Real Faces, de Leni Huyghe...

 

 

https://auvio.rtbf.be/live/meurtres-a-tournai-571249

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