Sonate blanche de Manon Coubia
Sonate blanche
"Qu’est-ce que tu aimerais entendre ?"
"Le vent dans les feuilles, les pas sur un chemin, le silence..."Une fillette de 6 ans découvre en classe sa surdité. Ce handicap sera à l’origine de sa passion pour la musique et de sa vocation de pianiste.
Ce documentaire suit Malvina Pastor, la fillette aujourd’hui devenue grande et virtuose du piano, alors qu’elle se prépare au concours du CEFEDEM (le Centre de Formation des Enseignants de la Danse et de la Musique. )
Amies d’enfance, l’héroïne et la réalisatrice font preuve, tout au long de ces 27 minutes, d’une complicité évidente. Entre les anecdotes sur leur amitié et les angoisses sur le concours, Malvina est filmée la plupart du temps en gros plan, voire en très gros plan, la caméra ne quittant pas une seule seconde son visage angélique, malicieux et déterminé. Cet emploi s’avère ici particulièrement intéressant puisqu’il "enferme" Malvina dans l’image, signifiant ainsi son propre enfermement dans un monde où règne le silence.
Nous la suivons lors de ses répétitions, lors d’un essai de nouvelles prothèses auditives, puis, détendue, chez elle, dansant passionnément sur de la musique techno comme si sa vie en dépendait, fumant cigarette sur cigarette, confiant ses angoisses : "Est-ce que j’entends ce qu’il faut que j’entende ?"...
Sublimée par l’image, Malvina nous parle de ses objectifs, de l’importance pour elle d’être la première personne portant des prothèses auditives à passer le concours. Pas qu’elle ait quelque chose à prouver aux autres ! Mais bien pour se prouver à elle-même que son handicap finalement n’en est plus un, le concours représentant pour elle l’obstacle ultime pour se convaincre qu’elle a sa place en tant que pianiste, pour réaliser que pour elle aussi, "c’est possible."
Sonate blanche est une belle "success story" mettant en scène une protagoniste particulièrement attachante et dont la réalisatrice est clairement "amoureuse", déterminée à rendre hommage au courage et à la détermination de son amie. Le film s’arrêtant avant le concours, on en sort avec un sentiment quelque peu frustrant et surtout, l’envie d’avoir des nouvelles de Malvina !