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Sur le tournage du film Yummy de Lars Damoiseaux

Publié le 07/01/2019 par David Hainaut et Tom Sohet / Catégorie: Tournage

Zombie, made in Belgium
Tourner un long-métrage de genre mettant en scène des zombies, l'entreprise reste encore marginale en Belgique. C'est pourtant à pieds joints que A-Team Productions (Image, Black, Patser...), et 10.80 films (la jeune société de Nabil Ben Yadir) ont sauté sur le scénario de Lars Damoiseaux, un réalisateur expérimenté jusqu'ici dans le format court.
Yummy, équivalent anglophone de "Miam", en est le titre. Mis en boîte dans les derniers jours de 2018 entre Maaseik et Namur, cette comédie d'horreur, qui mêle comédiens du nord et du sud du pays, sortira sur les écrans en décembre prochain. Petite incursion sur le tournage.

Signe, parmi d'autres, des ambitions affichées par les initiateurs de Yummy, la production a délégué pour son tournage une attachée de presse expérimentée – Isabelle Couvreur, en l'occurrence –, afin de communiquer bien en amont sur le projet et de convier la plupart des médias nationaux. Notre visite, elle, se déroule à la Citadelle de Namur, une scène importante étant tournée dans les galeries du célèbre monument historique wallon, au terme d'un (long) séjour de l'équipe dans un hôpital de Maaseik. Car magie du cinéma oblige, c'est en Europe de l'Est que se déroule l'intrigue, qui emmène un jeune couple visiter une clinique de chirurgie esthétique "bon marché". Où, bien sûr, rien ne va se dérouler comme prévu, leur séjour se transformant en un véritable enfer...

"On ne joue pas un zombie tous les jours !"
(Tom Audenaert, acteur)
"Cueilli" dès notre arrivée, et avant-même qu'il ne tourne sa première scène, un visage un peu connu accepte volontiers de s'entretenir avec nous. Il s'agit du sympathique Tom Audenaert, cet éclectique comédien natif de Lokeren révélé en 2011 dans Hasta La Vista et vu plus récemment en policier dans les séries La Trêve et Unité 42. Grimé et sanguinolent pour l'occasion, ses fausses lentilles l'empêchent pratiquement de nous voir ! Mais il nous entend, et c'est bien là le principal, même s'il tient d'emblée à s'excuser quant à l'étrangeté – pourtant bien compréhensible... - de son état. "Je colle de partout mais bon, désolé mais voilà, on ne joue pas un zombie tous les jours dans sa carrière !" Discret quant à la nature de son rôle, il admet qu'il joue quelqu'un de "célèbre". "Lars Damoiseaux, le réalisateur, m'a appelé il y a quelques mois. Comme j'ai bien aimé le scénario et même ma scène en particulier, j'ai accepté. J'avais envie de partager l'aventure d'un film d'horreur, d'autant qu'ils sont rares, chez nous".

"Mélanger néerlandophones et francophones devrait se faire plus !"
(Benjamin Ramon, acteur)
Tandis qu'il est appelé pour rejoindre le plateau – à savoir, une reconstitution d'égouts où l'on croise de bien étranges créatures -, nous tombons peu de temps après sur celui qui a reçu le Magritte du Meilleur Espoir en 2016, Benjamin Ramon, décoloré pour l'occasion. "Le tournage est fatigant car très physique. Mais l'ambiance est joyeuse, même si c'est un film d'horreur. Moi, je joue Daniel, qui bosse comme larbin dans le fameux hôpital. Sa mission est de chercher des vedettes qui viennent se faire opérer. C'est un gars addict aux drogues, mais son lieu de travail lui convient bien, puisqu'il peut discrètement trouver plein de médicaments sous la main (sourire)". Lui aussi repéré par le réalisateur - qui lui a simplement demandé de passer un casting aux côtés de Bart Hollanders, l'un des héros du film -, Ramon, à quelques mètres d'un curieux seau rempli d'intestins humains visqueux, évoque la préparation de son rôle. "Au niveau du texte, vu qu'on parle anglais, j'ai été coaché par un ami professeur. Et puis, en plus de modifier mes cheveux pour l'occasion et de me promener sur le tournage plein de sang avec une blessure en permanence, j'ai dû me muscler un peu. Mais cette épopée est excitante. Je trouve même que mélanger néerlandophones et francophones devrait se faire plus souvent dans le cinéma belge !", ajoute l'acteur, tout en confiant qu'il vient d'écrire un court-métrage que réalisera Edith Depaule (remarquée en 2014 avec The Dancing, un autre court), et qu'il est en quête d'un... producteur. À bon entendeur...

"Ce sera divertissant du début à la fin"
(Lars Damoiseaux, réalisateur)
De producteur, il en sera justement question dans la foulée, puisqu'Hendrik Verthe, de A-Team - la société qui produit notamment les films du duo de Black, Adil El Arbi et Billal Farrah -, se trouvait dans les parages. Il se confie : "Même si notre budget reste limité pour un film de cette ampleur, tout le monde avait envie de se lancer. Les gens des effets spéciaux ont fait un travail énorme ! Je suis franchement content de faire ce film-là, à nouveau avec nos partenaires de 10.80 films, la boîte de Nabil Ben Yadir et de Benoît Roland. Je crois qu'on partage le même petit rêve de se lancer dans des films de cet acabit, et de faire des films vus des deux côtés de la frontière linguistique." En misant sur un Lars Damoiseaux, un réalisateur rôdé aux clips et aux jeux vidéos, on signalera que celui-ci s'est déjà fait remarquer dans le genre en Flandre, grâce à Patient Zero, l'un de ses courts-métrages. Il a d'ores et déjà présente Yummy – qui est une co-signature, avec Eveline Hagenbeek -, comme "Une histoire d'amour amusante, doublée d'une critique sur l'univers de la chirurgie, dans un décor d'horreur complètement démesuré. Ce sera fun et divertissant du début à la fin !"

Fin 2019 au cinéma
Distribué en décembre 2019 par KFD (Kinepolis Film Distribution), cet OVNI, dont les prises de vues auront duré trente-trois jours, permettra également de croiser Maaike Neuville – l'héroïne principale, remarquée dans Zagros, Grand Prix du Festival de Gand en 2017 -, Annick Christiaens, Clara Cleymans ou encore Eric Godon. Ce long-métrage jouit en outre de soutiens tels que le Vlaams Audiovisueel Fonds (VAF), Screen Flanders ou le Tax Shelter du Gouvernement Fédéral Belge. Tourné en grande partie en anglais, Yummy peut forcément envisager une carrière à l'étranger. Et pourquoi pas, faire une "tournée" mondiale des nombreux festivals de genre...

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