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Tenir ma route de Olivier Meys

Publié le 15/07/2000 par Philippe Deprez / Catégorie: Critique

Je m'appelle Toni, j'ai 22 ans

Film proposé sous la forme du documentaire-vérité, Tenir ma route, pourrait se résumer en la quête de sens de Toni, filmé dans son quotidien, son vécu dans un Borinage dont la détresse n'est pas à rappeler. Aussi particulier que contemporain le " climax " social de la région du Centre focalise bien des questions auxquelles doit se confronter la génération 2000. Olivier Meys, le réalisateur et scénariste, passe en revue la plupart des clichés trop réels de la banlieue, de la zone.

Tenir ma route de Olivier Meys

Sa camera et son portrait balayent avec tout ce que cela comporte le mal de vie, les copains, les sorties, le hash et l'alcool ainsi que l'incontournable console Nintendo et toutes les passions dérivées de cet univers. Entre scooter et musique, Toni, émigré de la xième génération, cherche sa voie. Ayant par chance un petit travail il aimerait surtout être reconnu et entendu. " Je suis le roi des fous mais c'est un monde à moi ". Tel un James Dean de chez nous, Toni surfe sur une vague qui, walkman vissé aux oreilles, le fera plonger soit derrière son comptoir de charcutier, soit derrière les barreaux, selon que ses rêves tiennent la route ou non.

Tourné avec des comédiens débutants mais pleins de vie, de force et d'expression, Olivier Meys nous rend au travers de leurs rôles un univers palpable et leurs aspirations réciproques particulièrement vivantes. D'une écriture volontairement abrupte, le film nous parle sans fards de ces banlieues telles celles de La Louvière Strepy-Bracquegnies, Chapelle et autres, accrochant ce pays du Centre et ses habitants particulièrement touchés par ce changement de siècle : un changement d'époque avec toutes les imprévus qui en découlent. A la manière de C'est arrivé près de chez vous, par exemple, la pauvreté des moyens de tournage de l'équipe sublime son sujet, intégrant les défauts de finition avec le sujet même du film.

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