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Une Journée dans la vie de Pierres, Alice Khol, 2024

Publié le 06/11/2024 par Basile Pernet / Catégorie: Critique

Revendiqué comme un « reportage musical », Une Journée dans la vie de Pierres respecte bien la promesse de son titre : une journée dans la vie d’un certain Pierre, musicien bruxellois qui se cherche à travers ses chansons. Dans un style pop urbain, la musique de Pierre s’accommode de son quotidien désordonné, farfelu et onirique. De rencontres en désillusions, le jeune homme livre ses impressions, sentiments et humeurs en adresse directe, face caméra. La promesse d’une aventure haute en couleur est tenue, alors même que le jeune Pierre se trouve soudain dédoublé, dépossédé de ce qu’il pense le définir aux yeux des autres.

Une Journée dans la vie de Pierres, Alice Khol, 2024

Dans son esthétique et son style vintage, le court-métrage d’Alice Khol nous rappelle les émissions de télévision des années 1990, saturées de couleurs et de sons. Toutefois, son aspect très contemporain réside dans le choix du sujet et l’orientation du propos, à savoir un personnage tourné vers lui-même et vers son petit monde. Les angoisses de ce personnage solitaire se mêlent à sa gaieté naïve et hyperactive (un trait qui nous rappelle le personnage de Pee-wee Herman crée par Paul Rubens dans les années 1980) mais se décuplent lorsqu’il découvre que d’autres individus s’emparent de son identité et tentent de se débarrasser de lui. À la longue, le propos s’essouffle quelque peu, cramponné au récit de ce musicien qui se complaît dans une forme de mégalomanie. En revanche, l’ironie des chansons apporte une touche d’autodérision intéressante qui étoffe l’ensemble. Il y a enfin cette légèreté de traitement, cette simplicité esthétique et cet humour facétieux qui s’accordent intelligemment avec les intentions de réalisation pressenties au début.        

Organisé comme une succession de clips musicaux faisant partie d’une seule unité – à savoir la journée de Pierre(s) –, le court-métrage d’Alice Khol se démarque surtout par sa forme qui se veut fantasque et excentrique, brisant pas mal de codes de la narration cinématographique traditionnelle, notamment grâce aux possibilités qu’offre le reportage.

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