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Je me souviens qu’à la même période, en 2020, je soulignais la chance (aujourd’hui considérée comme presque incroyable) que le Festival de Clermont-Ferrand, le plus gros festival de courts-métrages au monde, ait pu se tenir en présentiel et se clôturer avec 170.000 entrées au bas mot. J’avais alors omis que les Chinois étaient personae non grata en France. Le Festival avait dû s’y résoudre.
Une année plus tard, son catalogue physique était conçu pour satisfaire à deux options : soit un festival hybride avec des séances dans un nombre limité de salles, soit une version totalement dématérialisée. Deux équipes de l’organisation Sauve qui peut le court coordonnaient conjointement ces deux possibilités jusqu’à ce que le couperet tombe début janvier : « Les salles de spectacles ne rouvriront pas dans l’immédiat ». En arrivant à Clermont-Ferrand, je n’ai pu que constater une devanture du bâtiment abritant la plus grande salle, Jean Cocteau – le pauvre a dû se retourner dans sa tombe - totalement déserte ou alors investie de 10.000 fantômes, autant d’auras de spectateurs déçus ne sachant où aller, perdus, fatalistes, résignés ou secrètement en colère.