Bernard Garant
Le fou-rire de Chrysippe de Tarse, le souffle bloqué de Zénon à Cittium, l'insolation mortelle d'Ariston le péripatéticien, l'Hermès d'Herillus de Carthage, les gencives enflées de Cléanthe qui meurt de faim à la fin, le savoir-vivre de Marc-Aurèle, les travaux manuels d'Epictète esclave d'Hépaphrodite, la pèche en cire de Sphèrus du Bosphore. Soyez stoïques (le zen occidental). Damned ! By Jove ! Incredible (prononcez incredibeul), les stoïciens étaient de sacrés zigomars, pas des intellectuels tristes et raides comme un passe-lacet ! Où veut-on en venir ? À ceci. En cette matinée froide de décembre, nous avons en face de nous Bernard Garant, un mètre quatre-vingt, mince, les yeux bleu marine, la peau claire. Il a opté pour un jersey vert militaire et une allure générale de stoïcien cool. On est au XXIe siècle, que diable. On peut être universitaire (jouer au sujet-supposé-savoir) et artiste saltimbanque du cinéma. La preuve.