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Entrevue avec Laurence Bibot

Publié le 01/11/2001 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Entrevue

"Impossible n'est pas français" disait Napoléon ! C'est aussi semble-t-il la devise de Cinergie.be. Le dimanche 20 novembre 2001, Bernard Pollet, au nom de TéLéCiNéMa, annonçait, lors de la remise des prix du Festival du Court métrage Média 10/10, le lauréat de l'émission : À demi-mot de Marc Levie. Le film, dont Philippe Deprez vous parle par ailleurs, raconte les mésaventures d'une jeune femme qui essaie sans succès de joindre son ami par téléphone, et se décide à lui écrire avec une graphie qui ne manquera pas de vous surprendre. Laurence Bibot, qui incarne la voix de la jeune femme sera l'invitée de l'émission lors de la diffusion d'À demi-mot le mardi 27 novembre. Vu l'importance de cette voix dans le film, il nous paraissait intéressant de connaître son point de vue. Son emploi du temps très chargé ne lui a permis que de nous accorder un entretien par téléphone. Regard de biais sur l'enregistreur Sony TCM 465V. Soufflez puis inspirez profondément. Silence. Ça tourne !

Entrevue avec Laurence Bibot

La magie du spectacle

Blanche-neige est le premier film qu'elle a vu petite fille. Elle en a éprouvé du plaisir et de la frayeur. Vers huit-neuf ans, aidée d'une copine, elle écrit une petite pièce comique qu'elle joue sur scène à l'école, et c'est la découverte de la magie du spectacle, du feed-back des spectateurs, des rires qui fusent, de l'émotion qui naît. A dix-neuf ans, elle découvre grâce à Gilbert sur scène d'Yves Hundstat que le théâtre, ce n'est pas seulement des textes poussiéreux récités dans des décors d'une autre époque mais un art qui peut exprimer le vécu. C'est un choc décisif qui oriente sa vie vers une carrière qu'elle hésitait à embrasser, elle qui entend serrer au plus près le quotidien, la vérité de son rapport singulier. Elle démarre avec Bruno Bulthé qui lui fait confiance et la ligue d'impro, un jeu qui est aussi défi pour les comédiens.

Ce qui la passionne, c'est d'interpréter des personnages qui n'ont rien à voir avec elle. Comme on ne lui offre pas toujours des rôles à défendre elle décide de mettre en scène elle-même. Au cinéma, elle débute en jouant le rôle de Lisette dans Ma vie en rose (1997), le long métrage d' Alain Berliner. "C'était très agréable parce qu'il y avait un rôle à défendre. Ensuite, cela s'est avéré d'autant plus décevant qu'on ne me proposait pas les rôles que j'attendais. Je trouve le cinéma difficile parce qu'on n'est pas vraiment maître de ce que l'on fait, de défendre des rôles comme on le souhaiterait. Parfois, on n'a que deux phrases à prononcer. "Bref, Laurence retourne sur les planches sans être pour autant trop découragée par les objectifs de la caméra puisqu'elle ajoute : "Si je faisais du cinéma, je préférerais écrire. J'aimerais le faire mais je n'ai pas encore trouvé le moyen d'approcher le septième art." Elle n'est pas gênée - comme le sont beaucoup de comédiens de théâtre - par la technique. "Je peux faire des flash-back, des monologues, etc, donc ce n'est pas ça. C'est plutôt qu'on n'est pas seulement là pour incarner un personnage mais qu'il y a beaucoup de conditions et de paramètres dont on n'est pas responsable. Or, au théâtre, on en est responsable. On peut contrôler. D'où mon désir, de réaliser un jour, un court métrage que j'écrirais et jouerais."

"Pour À demi-mot, le film animé de Marc Levie, j'ai participé à un casting voix et fait la voix du film dont j'ai trouvé le sujet intéressant. Je suis ravie que le film ait obtenu le prix TéLéCiNéMa."
Téléphone = pas de photo. Nous voilà dans la situation d'À demi-mot, où nous ne découvrons pas les traits de Laurence Bibot mais sa voix, laissant au spectateur ou à l'internaute le soin d'imaginer l'image de l'héroïne. À qui ressemble cette brunette ? À Jeanne Balibar ?, Kate Moss, Helena Bohram-Carter ?, Michele Pfeiffer ? Patricia Arquette ? À vos fantasmes !

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