L'enfant endormi : comme un petit coquelicot...
Début janvier sortira à Bruxelles et en Flandres (la Wallonie c'est pour un peu plus tard), L'Enfant endormi, le premier long métrage de Yasmine Kassari, une jeune réalisatrice dont on avait beaucoup aimé il y a trois ans le documentaire, Quand les hommes pleurent, qui dévoilait au grand jour la détresse des jeunes marocains partis chercher fortune dans le sud de l'Espagne. L'histoire est celle de Zeinab, une jeune femme qui vit aujourd'hui dans la campagne du Nord-Est Marocain. Au lendemain de ses noces, elle voit son mari s'en aller chercher du travail en Europe, comme tous les autres hommes de la région. Elle porte un enfant de lui. Elle décide le faire endormir, par sorcellerie blanche, jusqu'au retour de son mari. Commence alors une longue attente au sein d'une microsociété presque exclusivement féminine, qui mêle les générations, au sein de laquelle les héritages de la tradition s'avèrent très vite pesants. Primé par la Confédération Internationale des Cinémas d'Art et Essai (CICAE) à Venise, puis par le public à Namur, L'Enfant endormi est une vraie réussite qui témoigne à la fois d'une maîtrise formelle épatante pour un premier film et d'un discours à rebrousse-poil, propre à susciter la réflexion.