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Hexham Heads, 2024, de Chloë Delanghe et Mattijs Driesen

Publié le 19/03/2025 par Grégory Cavinato / Catégorie: Critique

Le cri de la roche

Un conte folklorique dans lequel une famille normale, les Robson, ayant emménagé en 1971 dans la petite cité de Hexham avec deux jeunes garçons, est terrorisée par une série d’événements paranormaux.

Hexham Heads, 2024, de Chloë Delanghe et Mattijs Driesen

Cela commence lorsque les enfants déterrent dans le jardin deux mystérieuses petites pierres d’environ 6 centimètres sur lesquelles apparaissent des visages. Fiers de leur découverte, ils exposent ces drôles de statuettes sur la cheminée. Or, le lendemain, les pierres ont changé de place… Dès lors, la quiétude de la famille ne sera plus jamais la même. Un froid surnaturel s’installe dans la maison. La nuit, ils entendent quelqu’un frapper aux portes ou marcher dans les escaliers. La mère aperçoit une figure noire et menaçante, animale, s’avancer dans le noir sur ses pattes arrière… Partout où elles vont, les pierres produisent des visions horrifiques et hantent ceux qui les trouvent… 

 

Inspiré d’une histoire vraie (l’origine exacte des pierres reste encore aujourd’hui un sujet de controverse, et personne ne sait ce qu’elles sont devenues depuis 1971), Hexham Heads se rattache, par son sujet, à la vague du folk horror anglais (The Wicker Man, Les Vierges de Satan et tant d’autres), mais n’est pas un film traditionnel, puisqu’il s’agit principalement d’une série de plans fixes ou de photos agrémentés d’une narration en voix off par une jeune femme qui a vécu les événements) et qui expose la théorie de la « pierre enregistreuse » : « Cette théorie suggère que ces apparitions résultent en réalité de l'enregistrement d'énergie dans les minéraux des roches, comme si des objets inanimés pouvaient enregistrer des images et des sons. Dans les bonnes circonstances, ces enregistrements pourraient être réécoutés. Nous enregistrons constamment le vivant dans la matière inanimée. Lorsque nous projetons l'image enregistrée avec l'énergie de la lumière, quelque chose réapparaît devant nous. Cela me fait penser que tant que nous vivrons dans des maisons de pierre, nous serons en quelque sorte toujours entourés de ces « enregistrements ». Avec la bonne dose d'énergie, ce « quelque chose » pourrait réapparaître devant nous ».  

 

Cette approche impressionniste et expérimentale du film de fantômes permet aux réalisateurs de créer un mini-film original et assez angoissant, notamment grâce à une bande originale à la partition dissonante jouée et improvisée par Sam Comerford.

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