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Lapin perdu de Bertrand Lissoir

Publié le 19/05/2021 par Gwendoline Clossais et Thierry Zamparutti / Catégorie: Film dessiné

Illustration Gwendoline Clossais

Lapin perdu de Bertrand Lissoir

Noir et blanc, dans le quartier, une ambiance extérieure digne d'un jour de confinement et, sur un meuble, un cadre avec une photo de femme souriante sous un casque de rallye avec faire-part et urne de cendres comme voisinage direct.
A voir la tête de l'homme qui regarde cette nature morte, il y a de la dépression dans l'air. Pour cet architecte passionné de rallyes, c'est la dégringolade dans un autre monde, celui des idées noires et de l'incompréhension de ses proches. Cela devient le calvaire lorsque sa jeune filleule lui confie son lapin bélier. Pourtant, c'est connu qu'une personne en forte dépression depuis peu ou longtemps n'est pas à ce qu'elle fait, et qu'elle évacue en général les contraintes et les responsabilités d'un revers de la main, non sans éprouver un sentiment de culpabilité qui s'ajoute au reste.

C'est précisément dans cette faille-là que s'engouffre l'imprévu, celui qui va sortir l'amorphe de son trou bien malgré lui. A cet instant, sans coup férir, le deuil en chemin est bousculé dans son train-train quotidien et, comme la faim arrive en mangeant, la mise en mouvement huile les rouages, fait courir, rouler à vélo, provoque des rencontres tout aussi imprévues que l'imprévu lui-même.
En un rien de temps, celui qui se voyait aussi mort que sa partenaire, retrouve une certaine combativité et de nouvelles perspectives. Tout cela à cause d'un lapin !

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