La dernière aventure
De son premier long métrage de fiction, Des plumes dans la tête, Thomas de Thier disait qu'il racontait, plus que la disparition d'un enfant, le deuil de l'enfance. C'était peut-être alors le film de la maturité, après la trilogie du voyage constituée de À la recherche de l'oiseau blanc, Les Gens pressés sont déjà morts et Échographies. Dix ans plus tard, son nouveau film prend des allures de retour en enfance. Dans la vieillesse, c'est du corps, du couple, du monde qu'on tente, sans doute, de faire son deuil. Mais l'enfance, elle, est au bout des doigts. Le goût des myrtilles est un film envoûtant et bouleversant, baigné jusqu'au bout d'une belle superbe, la morgue enfantine qu'il faut peut-être pour aller à la mort comme on part en voyage. Car vieillir, mourir, disparaître, oui, mais que ce soit au moins avec l'appétence de l'enfance, son insatiable curiosité, son inépuisable capacité à s'enchanter.