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Le Négociant de Joachim Weissmann

Publié le 02/06/2009 par Sarah Pialeprat / Catégorie: Critique

Toutes des salopes
Une comédie policière américaine au cœur d’un quartier bruxellois, c’est le pari qu’a relevé, avec humour, le jeune réalisateur Joachim Weissmann avec son dernier court métrage Le Négociant.

Le négociantNé à Tournai le 25 avril 1977, Joachim Weissmann a été bercé, depuis l’adolescence, par le cinéma américain et les blagues Carambar. Bruce Willis, Mel Gibson et Jean-Claude Van Damme (période US) figurent en première place sur la liste de ses héros. On n’en sait rien, mais on se permet de l’imaginer à la vision de son premier court métrage, Le Négociant. Ça commence un peu comme L’arme fatale sauf qu’il y a moins de palmiers à Bruxelles qu’à Los Angeles, mais Martial (Jean-Michel Vovk) a une petite gueule carrée, les cheveux en bataille et cet air fatigué du flic pour qui la vie n’est pas une sinécure.

Martial est négociateur. Son boulot : sauver les gens en discutant, trouver des compromis, calmer… entre psy et flic en somme.
Aujourd’hui, un petit épicier de quartier (François Maniquet) répondant au doux nom de Valentin a décidé de faire sauter sa carcasse, sa boutique et pourquoi pas le quartier tout entier... On s’en doute, pourvu d’un prénom pareil c’est une histoire de cœur qui le fait pencher vers la mort plutôt que vers la vie. Martial, lui aussi en plein déboires conjugaux, n’a pas vraiment les nerfs pour discuter : cela tombe plutôt bien, Valentin n’est pas ce que l’on pourrait appeler un terroriste prêt à tout pour en finir. Tous deux se retrouvent vite assis par terre, à sucer des surs qui leur donnent, pour un moment, un plaisir retrouvé de l’enfance… une certaine complicité qui va pourtant vite tourner à la rivalité.
Le traditionnel duo du parfait looser et du héros sexy est ici tourné en dérision. Avec une réelle présence et un sex-appeal incontestable, Jean-Michel Vovk (déjà remarqué dans Un Honnête commerçant de Philippe Blasband) pourrait sans difficulté s’afficher auprès des stars du box-office américain sans déparer aucunement. Quant à François Maniquet, on préférera sans doute l’économie dont il sait faire preuve dans les films de Xavier Diskeuve.
Si, comme souvent dans les courts métrages qui s’attaquent à la comédie, la chute est un peu épaisse, ce court métrage sans prétention et à l’image soignée ne se regarde pas sans plaisir.

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