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Nuit chérie de Lia Bertels

Publié le 23/04/2019 par Nastasja Caneve / Catégorie: Critique

Premières notes du musicien iranien Kourosh Yaghmaei qui résonnent sur un fond de ciel bleu Klein. Une cape japonisante vole sur les épaules d'un homme qui s'élance, face au vent, évanescent. Nous voilà plongés dans cette Nuit chérie de Lia Bertels. Entre désert, flanc de montagnes, orée des bois, entre chien et loup, les bêtes roupillent, puisent dans leurs réserves en attendant le printemps.

Tout le monde dort. Sauf lui et elle. Lui, grosse bestiole bleue aux yeux ronds, un Totoro belge à la voix caverneuse. Elle, une petite bête rose aux airs simiesques à la voix suave. Deux êtres esseulés. Lui, il crève la dalle, elle, elle a peur du yéti. Elle a un bon plan pour trouver de la bouffe, il peut la protéger parce qu'il est super balèze. Donnant-donnant.

Nuit chérie, c'est une plongée au royaume des ombres, là où les bruits se répondent en échos, où les cordes de l'oud emplissent le vide nocturne. Lia Bertels nous emmène dans son univers onirique qu'elle peuple de créatures depuis sa sortie de la Cambre en 2011. Des clips musicaux pour Juicy, Oyster Node aux courts-métrages, déjà sélectionnés dans de nombreux festivals, notamment à Annecy. Cette année, la jeune réalisatrice a fait vibrer le festival Anima où elle a reçu le prix du meilleur court-métrage offert par la Sabam.

Nuit chérie, c'est la rencontre de deux êtres que tout semble opposer, l'un ne peut plus voir la beauté du monde, l'autre ne voit que ça, la voie lactée au fond des yeux. C'est alors qu'ils considèrent leur insomnie comme une aubaine. Lia Bertels nous fait rêver avec sa palette de bleus, ses personnages sensibles et justes et sa merveilleuse bande sonore. Vivement le long !

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