Le Film
Le film dés le pré-générique s'ouvre sur l'exploration par la caméra des rayons d'un Hyper- marché. D'abord floue, l'image devient nette et l'on constate que cette grande surface est déserte. Nulle trace d'être humain. Pas de Gustaves en vue. Générique, et le film démarre. Jean, (Albert Dupontel), huissier de justice traque les consommateurs indélicats, le plus souvent fauchés, en compagnie d'Eddy (Bouli Lanners), un policier qui n'arrive pas à saisir qu'on s'intéresse davantage aux choses qu'aux gens. Drôle de couple : un tueur avec un curé. Second couple Nicole, la femme de l'huissier qui est neurasthénique et devient une acheteuse d'un genre compulsif (et on est modeste) en compagnie de Georges, (Serge Larivière), un postier désargenté, et poilant mais saisi par la fièvre consumériste. Cet homme de communication achète toutes les nouveautés afin, prétend-t-il, que les firmes multinationales puissent écouler leurs produits, en offrir d'autres et, ainsi, sauver l'emploi de millions de gens. Un altruiste, quoi ! Inutile de vous dire que ces deux couples forment un quatuor dont les excentricités vont croissant, un quatuor qui chevauche à toute allure le genre d'une comédie douce-amère dont on retiendra quelques phrases-clès : "ce n'est plus un dîner c'est une prise d'otages" ou "il est mort mais propre" ou encore "Nicole, on a un piano dans le salon !".
L'un des meilleurs gags du film étant que Georges, notre employé des postes fait marcher automatiquement l'alarme lorsqu'il dépasse les caisses d'une grande surface. Il sonne mais c'est de naissance s'évertue-t-il à répondre malicieusement aux différents cerbères qui veulent s'emparer de sa personne. On en est sonné mais pas raplasplas !
La boîte noire du film, le tigre dans le moteur, davantage que la publicité (vitrine haut de gamme du consumérisme) est son prêt-à-porter : le télé-achat. C'est d'ailleurs le feuilleton favori de Nicole et de Georges lorsqu'ils sont au lit. Voilà une émission qui a remplacé la cigarette post-coïtale.