En juin 2017, la Fédération Wallonie-Bruxelles organisait l'Opération "50/50, Cinquante ans de cinéma belge, Cinquante ans de découvertes" qui mettait à l’honneur 50 films marquants de l’histoire du cinéma belge francophone. Ces films sont ressortis en salle pendant toute une année et de nombreux entretiens ont été réalisés avec leurs auteurs. Le site internet qui se consacrait à cette grande opération n'étant plus en activité, Cinergie.be a la joie de pouvoir aujourd'hui proposer et conserver tous ces entretiens passionnants où une grande partie de la mémoire du cinéma belge se donne à lire.
Elle passe sa petite enfance sous les ciels bleus du Maroc. Un peu déconcertée par le retour en Belgique malgré l'appât des bonbons et du chocolat, Yaël André a étudié à Bruxelles la Philosophie et l'écriture de scénario. Elle est arrivée à Berlin peu avant la chute du mur et y a vécu pendant cinq ans. Là, elle a notamment travaillé comme chercheuse sur l'histoire du cinéma documentaire Est-allemand et comme programmatrice de films (collaborations avec les cinémas Babylon et Arsenal (rétrospective de films belges)), Balàzs à Berlin, puis à Bruxelles avec le Goethe Institut, le cinéma Nova, le festival "Filmer à tout prix" (panorama "DDR Dok"...). Aujourd'hui, elle vit et travaille à Bruxelles. Avant de réaliser ses propres films, elle a pratiqué un peu tous les métiers du cinéma (cadreuse vidéo, preneuse de son, assistante, interprète, costumière, régisseuse, etc...). Elle alterne aujourd'hui avec des films “de cinéma“ et d'installations vidéos plus légères. Le style qu'elle affectionne est une sorte de burlesque féminin qui se fiche un peu du cloisonnement "fiction documentaire". Elle rêve de trouver une méthode pour réaliser un film imprévisible, c'est-à-dire capable de «susciter l’émotion d’une ravissante brume matinale au travers de la gaze d’une moustiquaire», et où «la réalité serait le plus court chemin de notre inquiétude au miracle». La diffusion de ses films suit un parcours fécond et zigzagant: ils ont été montrés aussi bien dans des Musées d'Art moderne qu'en prison, dans des festivals "classiques" ou plus expérimentaux. Avec le même sourire timide, ils naviguent dans les réseaux indépendants comme dans des lieux plus "institutionnels".