Ivres morts pour la patrie !
Dans une récente interview accordée au magazine Studio / Ciné Live, Gérard Depardieu, qui faisait la couverture du mensuel, déclarait « ne plus apprécier l’esprit Groland », l’émission de Canal + dont sont issus les réalisateurs Benoît Delépine et Gustave Kervern. « Ils se moquent de tout et de tout le monde. Je comprends ce qu’ils font. Mais à partir d'un moment, ça me gonfle… » Déjà à l’affiche de l’excellent Mammuth (2010) et (très brièvement) du Grand Soir (2012), précédents films du duo, l’acteur résume bien notre sentiment vis à vis de l’orientation de la carrière des deux joyeux lurons, dont les derniers films, le cynique Le Grand Soir et le raté Near Death Experience (2014), étaient plombés par un esprit « anar » un peu pénible. Trop féroce, trop de surréalisme à tout prix, trop de « punk attitude », pas assez de cœur… La machine Kervern/Delépine commençait sérieusement à s’enrayer et à nous lasser. On retrouve pourtant ce bon Gégé en tête d’affiche de Saint Amour, dont le titre est inspiré d’une des (très nombreuses) bouteilles de vin consommées par nos héros. Heureuse surprise, ce septième film ramène un peu d’émotion et d’humanité dans l’univers des deux compères !