Avec ce troisième film, Nina Degraeve nous fait découvrir les coulisses de l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA) au cœur de Bruxelles et nous invite à partager l’expérience de ses membres : historien·nes de l’art, ingénieur·es, physicien·nes, chimistes, restaurateur·rices, photographes et technicien·nes. D’une œuvre à l’autre, d’un site à l’autre, un processus de recherches fascinantes se dessine, questionnant le monde d’hier, d’aujourd’hui, et celui de demain.
Au Cœur du patrimoine, Nina Degraeve, 2023
Cette immersion proposée par Nina Degraeve au cœur du patrimoine et de l’IRPA offre l’opportunité de découvrir la diversité des pratiques de conservations et de restauration d’œuvres d’art, qu’il s’agisse de peintures, de sculptures ou de monuments historiques. De même, c’est une grande variété de métiers très spécifiques que nous découvrons pas à pas. La pertinence de la démarche de Nina Degraeve repose notamment sur l’équilibre proposé entre l’approche théorique et l’approche pratique. Nous assistons alors à de nombreuses étapes du travail de chacun·nes, jusque sur place, à l’occasion d’enquêtes scientifiques et de prélèvements.
Par-delà la découverte d’un lieu méconnu aux activités diversifiées, le film de Nina Degraeve permet de comprendre le rôle que joue l’IRPA dans la transmission du patrimoine culturel. Ses différents membres endossent une certaine responsabilité à cet égard, qui oriente leur investissement vers un degré élevé d’exigence et de précision. Travaillant d’un côté en autonomie, de l’autre en équipe, ces différents spécialistes ont à cœur de partager et d’échanger sur leurs pratiques, leurs méthodes, leurs questionnements et leurs sensibilités artistiques. Une passion forte et partagée semble avant tout les unir, qui trouve notamment ses fondements dans un esprit de détermination à préserver ce qui peut disparaître en un instant.
Faisant preuve d’une grande finesse dans ses choix esthétiques et narratifs, Nina Degraeve partage avec une humilité appréciable sa passion pour l’art et pour le travail de ses artisans. Elle livre un film remarquable qui questionne notre rapport à l’histoire, notre conscience patrimoniale et notre vie culturelle.