Le silence tue
« Je suis réalisateur et mon métier, c’est de faire des films. J’en ai un besoin viscéral ». Vincent Lannoo est un boulimique d’images. Le dernier arrivé, sort le 3 avril en salles. Au nom du fils aborde frontalement le thème sensible de la pédophilie au sein de l’Eglise, et frappe fort. Prêtres pédophiles, milices paramilitaires d’extrême-droite à l’intégrisme haineux, rejet par un certain clergé de l’homosexualité considérée comme une maladie honteuse, hypocrisie à tous les étages d’une hiérarchie catholique plus familière de l’omerta que de la glasnost :on ne peut pas direque la maison catho en sort à son avantage. Le film traite au fond de questions graves et profondes, mais il est servi sur un ton résolument rentre-dedans, provocateur, aux antipodes du consensualisme frileux de notre époque. Faut-il s’en offusquer ou se réjouir au contraire du retour d’un genre aujourd’hui un peu oublié : le pamphlet?