Ça pourrait l'être, mais c'est pas grave
De manière assez étonnante, les films sur l'adolescence sont foison cette année au Festival du Film Francophone de Namur (Puppylove, Vandal, La vie d'Adèle, Lupu, Left Foot right Fool, Sarah préfère la course, et on en oublie sans doute beaucoup...) Portrait solitaire ou instantané de groupes, adolescents ou jeunes au bord de l'âge adulte, cette nouvelle récolte cinématographique semble partir à la rencontre de ceux qui feront demain. Comme si, dans cette crise qui nous assomme, cette question de ce qui nous suit venait tarauder les réalisateurs. C'était déjà les questions au cœur de Bunker Paradise, le premier film de Stéphane Liberski, qui cernait la décadence de jeunes adultes au bord du gouffre, encagés par leurs parents vampires dans l'enfer de l'ennui. Tokyo Fiancée, qu'il devrait bientôt terminer, raconte l'initiation d'une jeune femme à l'amour et à l'ailleurs. Adapté d'Amélie Nothomb, le film ne devrait pas aller sans un brin de cruauté. Avec Baby Balloon, son deuxième long métrage, il réalise le portrait d'une jeune femme un peu paumée, rockeuse, amoureuse et différente d'être trop grosse. Il s'en va capter ce moment où l'on s'arrache des rêves et des attaches de l'enfance, où l'on se conquiert au prix de la désillusion, où l'on mue.