Potes, Rock 'n Coke...
Après plusieurs longs-métrages qui l'affirment comme l'une des pointures du cinéma d'auteur flamand, après une nomination aux Oscars avec The Broken Circle Breakdown, Félix Van Groeningen renoue dans Belgica avec la veine naturaliste de Dagen Zonder Lief et de La mertitude des choses. Mais étrangement, le film est aussi un retour à l'esthétique pop, saturée et électrique de Steve + Sky, son tout premier long-métrage. Drôle de mélange donc. Baignant dans une superbe bande originale signée Soulwax, Belgica suit l'aventure de deux frères portés par l'ambition de faire de leur café, une « Arche de Noé », l'espace de leur utopie fraternelle. Mais leurs rêves vont peu à peu partir en bibine. Car après le punch des rails de coke et l'éblouissement des boules à facettes, le film finit dans les désillusions grisâtres des gueules de bois au bout de la nuit. Prix de la Meilleure Réalisation au tout récent Festival de Sundance, Belgica n'est pourtant pas tout à fait là où l'on s'attendrait.