Illustration : Gwendoline Clossais
Désirée de Victoria Jadot
Une petite musique à la guitare électrique ouvre le film avant de nous faire rencontrer deux jeunes femmes en plein essayage. L'une aide l'autre, constate que la plus jeune a grossi des seins, semble la rassurer. Elle est certainement déjà passée par là. C'est la préparation pour la première virée, la première boum, une première sortie pour Désirée hors de sa réserve familiale et personnelle. En pleine période sex, drugs and rock'n roll d'aujourd'hui (on n'invente jamais rien de ce côté-là), elle se fait accompagnée par Alexia, plus délurée qu'elle, une post ado déjà bien encanaillée, référence ultime pour se sentir "femme" avant l'heure. Mais l'alcool, la frime et l'éventuel lâcher-prise ne font pas de soi une jeune personne mature. L'initiation est soumise aux règles de l'âge et du contexte. Le premier amour sérieux n'est pas nécessairement le plus sincère et, la boisson aidant, l'interprétation du comportement des autres n'est pas un exemple de justesse, loin s'en faut. En quelques instants les espoirs basculent, la déception s'insinue dans l'esprit déjà enivré, le laisser-aller semble s'imposer comme seule solution et prend le pas. En somme, c'est alors que la virginité se perd au figuré.