S’il n’y a pas vraiment de règles dans la manière de représenter le sans-abrisme dans les œuvres de fiction cinématographiques, on retrouve une certaine constance. Ils nous apparaissent souvent comme des personnages dans le décor, faire-valoir du réalisme d’une œuvre. Et comme dans la vie réelle, on les occulte, on en détourne le regard.
Ils sont aussi souvent limités à des clichés sociétaux : les sans-abri sont sales, vulgaires comme dans A bras ouvert de Philippe de Chauveron ou arriérés comme dans Snatch de Guy Ritchie. La figure du « bon » pauvre, qui subit le système et tente de s’en sortir. Face à celle du « mauvais » pauvre, rejetant le système pour vivre impunément d’une liberté qu’il ou elle n’aurait pas méritée. Des représentations que le film, en apparence outrancier, de Xavier Diskeuve a le mérite d’esquiver.