“L’université tue”. Comme une anaphore, ce gimmick mortel qui introduit le premier roman de Frédéric Sojcher, Bruxellois expatrié dans les couloirs de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, agit comme une prophétie autoréalisatrice. Entre politique interne mortifère, vie personnelle sacrifiée, sexe et décès, l’auteur nous livre dans Fac off un récit plein d’ironie sur ce milieu dans lequel il évolue : le monde académique.
Mort dans l’âme. Petite mort. Mort tout court. La vie d’un universitaire, sous la plume de Frédéric Sojcher, ne semble pas de tout repos (à moins que ce dernier ne soit éternel). Avec 58 suicides dans les rangs de l’éducation nationale pour l’année 2018/2019 en France, on comprend que le sarcasme qui habille le texte de Frédéric Sojcher, est un procédé pour aborder avec subtilité la réalité d’un monde enseignant difficile. La fiction se fait artifice pour disséquer les maux du corps enseignant avec distance. Car comme le disent les frères Dardennes, «Au moins, avec un film de fiction, si on veut tuer quelqu’un, on le peut.»