Métier : Réalisateur, Scénariste
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Frédéric Sojcher est enseignant, il a été Maître de Conférences à l'Université de Rennes et chargé de cours à l'INSAS, est actuellement Directeur du Master professionnel en scénario, réalisation et production de l'Université de de Paris Panthéon Sorbonne. Il a écrit plusieurs livres sur le cinéma belge dont La kermesse héroïque du cinéma belge.
Il a coordonné plusieurs ouvrages collectifs sur le cinéma européen et sur les rapports entre les enjeux artistiques et économiques du cinéma.
1982 : Ciné-Suicide - CM
1983 : Elles étaient deux - CM
1984 : Coiffeurs Messieurs - CM
1991 : Requiem pour un fumeur avec Serge Gainsbourg - CM
1992 : Il était une fois... - CM
D’abord, il y a eu Carole Laure. Sur le tournage de Préparez vos mouchoirs, le film que Bertrand Blier tourne en Belgique en 1977 et sur lequel je suis figurant. Les autres figurants, censés faire partie d’une colonie de vacances, sont un peu plus âges que moi. Ils prétendent que l’actrice ne porte pas de culotte sous sa jupe. J’ai peut-être voulu faire des films pour cela, pour savoir ce qu’il y avait sous les jupes des filles. Le cinéma, c’est cela. Essayer de percer le Mystère. Dans la fiction, comme dans le documentaire. Se raconter des histoires, pour tenter de saisir un sens qui nous échappe.
Depuis que je suis tout petit, je vais au cinéma (ma grand-mère m’y emmenait toutes les semaines, voir les grands classiques, dans une salle de quartier, aujourd’hui disparue). Depuis que je suis tout petit, j’ai envie de raconter des histoires et de les mettre en scène. Au Musée des enfants, j’organisais des improvisations théâtrales… il y avait une scène, des rideaux, des coulisses. Toutes les semaines, de nouvelles représentations.
Le cinéma plus que le théâtre est une « fenêtre ouverte sur le monde », car un film a un effet de réalité qui nous donne, le temps de sa projection, l’impression que la vraie vie est là, sur l’écran : condensée, dramatisée, portée en dérision. Sublimée. Etre cinéaste est à la fois une bénédiction et une malédiction. Il n’y a pas de plus beau métier au monde, il n’y a pas de passion plus astreignante. Je ne connais pas de cinéaste qui n’ait pas à se battre, qui ne soit pris par les montagnes russes, entre espoirs et déceptions (tous les cinéastes ont des rêves enfouis, les films qu’ils ont souhaité faire et qui restent morts - nés, car ils n’ont pu être réalisés ; tous les cinéastes ont le secret espoir de trouver « leur » public, sans toujours y parvenir). Après avoir réalisé mon premier long métrage, Regarde-moi, en 2000, je me suis demandé si j’étais fait pour cela, tant les obstacles et les écueils avaient été importants. Je me suis rendu compte que je n’avais pas le choix. Faire des films est pour moi une nature première. Le seul moment où je suis pleinement épanoui, c’est quand le film se fait…
Il faut toujours se battre pour aller au bout des paris du film. Pour que la révélation prenne corps. Que le film ait sa propre existence. Organique. Cela n’a pas de prix.
Frédéric Sojcher
Frédéric Sojcher, sur le tournage de Cinéastes à tout prix