Veiller
Troisième long-métrage de Bas Devos, Ghost Tropic a été réalisé dans la foulée de Hellhole. Tandis que le premier était à Berlin, le second faisait sa première à Cannes, quelques mois plus tard. Tous deux se passent à Bruxelles et semblent avoir été conçus ensemble, en diptyque, comme s’ils étaient le pendant l’un de l’autre, les deux faces d’une même réalité, un Janus cinématographique. Car le second prend doucement le contre-pied du premier. Hellhole racontait une ville éreintée par les attentats du 22 mars, une ville déchirée de silence et d’angoisse, où trois personnages tentaient vaillamment de survivre dans un monde déserté de sens. À l’inverse, Ghost Tropic est une longue balade nocturne, la traversée d’une ville presque onirique, où la vie se tisse à travers des rencontres furtives et des éclats de liens. Un film d’une grande délicatesse, doux comme la lente épiphanie de l’imperceptible tendresse du monde.